Mauritanie. A la mi-journée, hier, Messaoud Ould Boukheir, leader de l'Alliance populaire progressiste (APP) s'imposait à Nouakchott tandis que Ahmed Ould Daddah était en passe de faire de même dans la wilaya du Trarza. Après toute une vie de militant politique, Mesoud Ould Boukheir, inoxydable figure de la communauté Haratine, était en train «d'arracher» la commune de Nouakchott hier à la mi-journée. Divulgués par une source fiable du ministère mauritanien de l'Intérieur, les premiers résultats des élections municipales et législatives de dimanche plaçaient le président de l'Alliance populaire progressite (APP) en tête dans la capitale ; Nouakchott et région concentrant 250 000 inscrits sur les listes électorales, soit, un électeur potentiel sur quatre. Quant au doyen des partis d'opposition, le RFD (Rassemblement des Forces démocratiques (RFD) d'Ahmed Ould Daddah, frère de Mokhtar Ould Daddah, premier président mauritanien après l'indépendance, il arriverait en tête dans sa région natale, le Trarza (sud de la Mauritanie) où plus de 130 000 électeurs étaient appelés à voter. A noter que ces deux partis constituent la tête de pont de la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD). Il s'agit d'une coalition disparate de huit partis, sans dénominateur commun autre que la volonté du changement et généralement identifiée par les médias comme étant les forces progressistes. Tous ces partis avaient tenté le tout pour le tout pour amener l'Autorité de transition à interdire les listes indépendantes. En vain. Les indépendants, qui regroupement les barons de l'ancien régime, arriveraient en tête dans certaines circonscriptions électorales à Nouakchott. Pour sa part, le Parti Républicain démocratique et social (PRDS), ancien Parti –Etat, mué aujourd'hui en PRDR (R pour le renouveau) ne récolterait que quelques miettes dans des régions éparses, confirmant ainsi la fin d'une époque. De nombreux observateurs mobilisés pour ces élections (500 dont 200 internationaux) parlent d'une victoire des forces progressistes au détriment des forces conservatrices. Symbole de cette déroute annoncée, la chute dans cette même région du Trarza, de Boidiel Ould Hemeid, une notabilité plusieurs fois ministre sous Ould Taya . Boidiel, un des rares parmi les fidèles de Taya à ne pas avoir quitté l'ex-Parti-Etat voit sa communale natale de Keur Macéne lui échapper selon les premiers chiffres du ministère de l'Intérieur. Bref, à l'heure où nous mettons sous presse, le pays attendait avec ferveur la publication des résultats par le ministère de l'Intérieur. Au terme de ces élections, les Mauritaniens prendront connaissance des 95 députés qui les représenteront à l'Assemblée nationale ainsi que les 216 maires qui géreront les affaires communales. Les deux prochains rendez-vous sont attendus en janvier 2007 avec les sénatoriales et les présidentielles prévues pour mars 2007. L'alliance entre les deux leaders de l'opposition, Mesoud Ould Boukheir et Ahmed Daddah, tous deux par le fauteuil présidentiel, résistera-t-elle à l'appétit du pouvoir ?