Suite à une réunion hier avec le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics l'UGTM a décidé le report de la grève nationale provoquée par un projet de loi jugé attentatoire aux acquis afférents au régime de la promotion interne des fonctionnaires. La grève nationale annoncée pour le 23 novembre courant n'aura finalement pas lieu. Mais ce n'est que partie remise, nous ont déclaré hier des membres du bureau exécutif de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). En fait, il ne s'agit que du report de cette grève provoquée par un projet de loi jugé préjudiciable « aux acquis afférents au régime de promotion interne des fonctionnaires ». A l'issue d'une réunion, hier à Rabat, avec le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, sur invitation du Premier ministre Driss Jettou, l'UGTM, nous ont assuré des membres de son bureau exécutif ont reçu de la part du gouvernement l'engagement de relancer le dialogue à partir du 27 novembre 2006 sur le projet de loi controversé. Une rencontre devra réunir ce jour-là l'UGTM et Mohamed Boussaïd pour discuter de certains articles litigieux du projet de texte portant modification de la loi sur la Fonction publique, notamment l'article 30 qui prévoit « l'annulation du principe d'ancienneté dans le régime de promotion interne des fonctionnaires». «Des garanties nous ont été données pour préserver cet acquis», nous a affirmé Khalid Lahlou, membre du bureau exécutif de cette centrale syndicale. Ce responsable a ajouté que cet acquis, entre autres revendications, fera l'objet au cours de la semaine prochaine d'une autre réunion entre le bureau exécutif de l'UGTM et le Réseau des directeurs des divisions des ressources humaines relevant du ministère de la Fonction publique. Au-delà, le dossier épineux des employés des collectivités locales sera mis sur la table des négociations. Entre autres revendications exprimées, figurent la révision à la hausse du Smig (3.000 dirhams), le rétablissement de l'indemnité spéciale de 270 DH instaurée lors de l'accord du 1er juin 2002 signé à l'époque par Driss Jettou (alors ministre de l'Intérieur), la réintégration de plusieurs employés renvoyés pour leurs positions syndicales, la régularisation de la situation d'une large couche d'employés titulaires de diplômes… Cette crise au sein des collectivités locales dure depuis 2004, elle a été à l'origine d'une quarantaine de jours de grève. Le projet de loi controversé vient aggraver cette crise qui couve depuis bien des années dans le secteur de la Fonction publique et des collectivités locales. «Malgré la dernière rencontre de l'UGTM avec le Premier ministre où a été décidé de rouvrir le dialogue au sujet des textes réglementaires, la majorité des ministères ont anticipé l'adoption définitive et entamé l'exécution comme s'il s'agissait d'une loi définitive et non d'un projet de loi», proteste un membre du bureau exécutif de l'UGTM, Khalid Lahlou. Après l'accord sur la relance du dialogue, les choses retrouveront-elles leur cours normal ?