Le mot d'ordre de la grève préventive dans la fonction publique n'a été suivi hier que par la FDT et la section de l'UMT à Rabat. Le débrayage, boycotté par l'UGTM, n'a finalement réalisé que des résultats mitigés. Le succès «total» de la grève préventive annoncé par quelques centrales syndicales n'a finalement pas eu lieu. Le mot d'ordre du débrayage, auquel avait appelé la Fédération démocratique du travail (FDT), n'a été suivi hier que par les adhérents de cette centrale syndicale et ceux de la section de l'UMT à Rabat. «Les chiffres fournis hier par des dirigeants des syndicats à l'origine de cette grève ne tiennent pas lieu de réalité», a déclaré hier à ALM un dirigeant syndical au sein de l'Union générale des travailleurs marocains (UGTM). Si des sources à la FDT et à l'UMT font état de «succès total» de la grève, des responsables au sein d'autres syndicats, dont l'UGTM, qui a boycotté ce mouvement de débrayage, ont démenti les chiffres «exagérés» annoncés hier par les instigateurs de ce mouvement. Selon ces derniers, la grève aurait été observée à «100%» dans le secteur des collectivités locales, alors que dans les départements ministériels, les mêmes sources font état d'un «taux variant de 60 à 98%». Mais voilà, «le seul secteur où cette grève a été plus ou moins suivie, c'est l'enseignement», dévoilent des sources à l'UGTM. Cette dernière centrale syndicale avait décidé, samedi dernier, à l'issue d'une réunion houleuse à Rabat, le boycott de la grève, en affirmant attendre les résultats du prochain round du dialogue social entre le gouvernement et les syndicats prévu au mois de mars. Le même syndicat, proche du parti de l'Istiqlal, a déclaré, dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son conseil général, ne pas vouloir céder à la tentation de recourir à des «méthodes archaïques» pour faire valoir les revendications des fonctionnaires, appelant par la même occasion à faire preuve de «sérieux» dans l'action syndicale qui ne saurait être un moyen de chantage. L'UGTM a par ailleurs contesté le bien-fondé de l'initiative de grève, du moment que le gouvernement s'est engagé à donner suite aux revendications des syndicats. La centrale, dirigée par Benjelloun El Andaloussi, a également précisé que l'actuel exécutif avait déjà respecté les revendications exprimées par les syndicats «quand il s'est engagé sur la maîtrise des prix du carburant, du blé, du sucre, entre autres produits», tout en la laissant la voie ouverte au dialogue entre ces syndicats et le ministre de l'Emploi et celui de la Modernisation des secteurs publics». La même centrale a également rappelé que le gouvernement avait demandé aux syndicats de «temporiser» en attendant d'étudier la suite à donner à leurs doléances, ajoutant qu'un nouveau round de dialogue est prévu en début mars avec le gouvernement. «On n'a pas attendu les résultats de ce nouveau round de dialogue pour se décider», déplore un dirigeant au sein de l'UGTM, qui ne voit pas l'opportunité, du moins à l'heure actuelle, de «se hasarder dans une aventure» qui risque, avant et après tout, de «pénaliser les intérêts de tout le pays».