La presse espagnole monte au créneau. Madrid doit revoir sa politique à l'égard de Rabat. Le gouvernement Aznar ne doit plus écouter ceux qui lui conseillent de «jeter la pierre et cacher la main». L'Espagne est désormais devant un choix crucial. Celui de choisir définitivement son camp et de répondre à la question : Le Maroc ou le Polisario ? C'est en ces termes que Jose Maria Anson, membre de l'Académie royale espagole et directeur du quotidien madrilène « Razon », met le gouvernement de Jose Maria Aznar devant les responsabilités de sa politique à l'égard du Maroc et de la question de son intégrité territoriale. Dans l'édition du mercredi, le directeur de publication du quotidien madrilène place tout de go la récente visite de S.M. le Roi Mohammed VI dans son contexte régional et international, soulignant que le périple royal dans les provinces sahariennes a valeur de message clair à l'adresse de l'Espagne. «Mohammed VI a lancé un message clair et indubitable à l'adresse de l'Espagne avec sa récente visite au Sahara, il a clairement voulu proclamer que ce territoire est marocain et que Rabat n'acceptera jamais rien qui puisse compromettre sa souveraineté », écrit-il, en préambule à son analyse régionale. Pour José Maria Anson, la visite de S.M. le Roi à Smara n'est autre qu'« une bonne claque à Mohamed Abdelaziz, le leader du Polisario », qui a dû ronger son frein de dépit alors que le souverain «passait de bons moments» à Smara. Mais c'est aussi une sorte de rappel à l'ordre de l'Espagne et de Jose Maria Aznar, qui veut dire en conséquence, selon les termes employés par le directeur du quotidien madrilène : «Ne m'agace plus. Ou le Maroc ou le Polisario ». Message tellement bien reçu que le directeur de la Razon place le chef du gouvernement espagnol devant l'obligation « d'adopter une position à l'égard du polisario», cette «organisation que le KGB protégeait » au même titre que «l'ETA, l'IRA, les Brigades rouges, Baader Meinhof et les activistes corses et bretons ». Aujourd'hui, il n'est plus question pour Aznar d'écouter ceux qui lui conseillent de « jeter la pierre et cacher la main », car écrit le directeur de la Razon, la protection ou l'aide apportée au polisario, nuit aux relations maroco-espagnoles. Pendant ce temps, d'autres pays européens expriment leur amitié au Royaume et leur loyauté à l'égard de ce partenaire de premier plan. José Maria Anson n'a pas manqué de revenir sur la récente visite au Maroc du président français Jacques Chirac, qualifié d'« aigle habile » de la politique. Ce dernier, poursuit-il, n'a pas hésité à consacrer dans ses propos la marocanité des provinces du sud, pendant que « le gouvernement espagnol prend le chemin des nostalgiques des courants progressistes stériles ».