En Algérie, les attentats terroristes prennent de plus en plus d'ampleur. Le week-end dernier a été sanglant. Bilan des attentats : huit morts et 18 blessés. Les attentats terroristes continuent à faire les Unes de la presse algérienne, trois mois après l'expiration du délai accordé aux groupes armés pour se rendre dans le cadre de la fameuse charte pour la paix et la réconciliation. Ces actes, attribués par les journaux locaux au groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), se sont même intensifiés. La Kabylie, où règne depuis des mois un climat d'insécurité, a connu un week-end sanglant. En effet, un attentat a eu lieu dans le massif forestier de Béni-Ksila, relevant de la wilaya de Bejaia (petite Kabylie), faisant un mort et 15 blessés parmi les militaires. Une bombe artisanale a explosé au passage d'un convoi militaire, en opération de ratissage dans la région depuis le double attentat sanglant qui avait fait 6 morts, des policiers, et 3 blessés, des civils, à Fenaïa et El-Kseur, rapporte «L'expression». Plusieurs blessés, grièvement touchés, ont été évacués vers l'hôpital militaire de Aïn-Naâdja à Alger. Un second attentat s'est produit, dans la nuit du samedi à dimanche, à Bordj Menael, dans la wilaya de Boumerdes (50 km à l'est d'Alger) faisant trois blessés parmi les policiers dont un dans un état grave. D'après le quotidien «Le Soir d'Algérie», la bombe a été actionnée à distance par les terroristes, embusqués dans les parages, au passage d'une patrouille de la police qui avait l'habitude d'emprunter ce chemin. Et dans la wilaya de Ain Defla (sud ouest d'Alger), sept gardes communaux ont été assassinés, dimanche peu de temps avant la rupture du jeûne, lors d'une embuscade tendue par un groupe armé, indique le «quotidien d'Oran». Les sept victimes ont été surprises par un groupe fortement armé, à proximité d'un poste d'observation près de Sidi M'jahed relevant de cette wilaya, renchérit le journal. Cette spirale de la violence intervient 24 heures après l'assassinat du président de la commune de Tizi Ouzou Rabah Aissat, abattu froidement par un individu portant un gilet de la sécurité algérienne. Le journal «El Watan» affirme que les Algériens, qui «croyaient en avoir fini avec les crimes ciblés, voire les assassinats politiques, puisque c'en est un, découvrent avec stupeur que la quiétude demeure incertaine dans nos contrées». «En tout état de cause, et à deux mois d'un hypothétique référendum sur la révision de la Constitution, il paraît difficile de convaincre les Algériens de Boghni, de Tizi Ouzou, de Boumerdès et d'ailleurs d'aller voter, alors qu'ils se sentent isolés chez eux, face à la menace terroriste», juge le quotidien «El Watan». Depuis la fin du délai d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, les attaques terroristes se sont accentuées. Aucune région n'a été épargnée. Pire encore, les groupes armés utilisent des moyens de plus en plus sophistiqués, comme les bombes actionnées à distance. Attentats, attaques de convois, faux barrages, assassinats politiques… visiblement les syndromes de la décennie noire, qui avait fait plus de 150 000 morts, n'ont pas disparu. À croire que la charte «Bouteflikienne» n'avait d'autre objectif que d'offrir l'impunité aux responsables des atrocités commises durant la guerre civile ?