Israël devait retirer la totalité de ses soldats du sud Liban. Mais elle ne précise pas quand elle le fera, laissant ainsi le doute planer. Retrait ou pas retrait. Israël ne semble pas décidé apparemment à exprimer clairement sa décision de retrait du sud Liban. En tout cas, c'est ce que laisse entendre la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) qui a annoncé, mercredi, qu'elle n'avait toujours pas reçu de calendrier d'Israël pour le parachèvement du retrait de ses troupes. Pourtant, le ministre israélien de la Défense Amir Peretz avait déclaré que le retrait des soldats du sud Liban devait intervenir vendredi. Mais seulement voilà, ce son de cloche n'a pas été repris par le chef d'état-major israélien Dan Halouz : «Nous avions beaucoup espéré que le retrait se produirait d'ici vendredi mais dans les contacts que nous avons avec les Nations unies et l'armée libanaise, il reste encore des questions en suspens». En raison donc de ces «questions en suspens», dont aucune explication n'a été donnée, le retrait devra attendre. «J'espère qu'elles (questions en suspens) seront réglées dans les deux à trois jours après la fête», a-t-il ajouté. Cette fête, Rosh Hashana, du nouvel an juif, débute vendredi soir. Face à cette ambiguïté, le porte-parole de la Finul, Alexander Aviano, a tenu à rappeler que ce retrait devait avoir lieu avant le week-end soulignant au passage que les discussions à ce sujet entre le Liban et Israël se sont déroulées, mardi, sans aucun problème qui pourrait légitimer un quelconque retard. Sous l'égide de l'ONU, les deux parties se sont entretenues six fois au sujet du retrait des troupes israéliennes du Liban sud et de la gestion du transfert à la force de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a même souligné dans son dernier rapport sur la résolution 1701 qu'il y avait une « compréhension générale » que les troupes israéliennes achèveraient le retrait dès que la force de l'ONU atteindra 5.000 hommes. Il semble que toutes les revendications d'Israël soient exhaussées puisque les effectifs de la force de l'ONU au Liban ont atteint le seuil exigé par l'Etat hébreu pour son retrait final. Les soldats israéliens auraient déjà quitté plus de 75% du territoire qu'ils occupaient au Liban sud, où se déploie en parallèle l'armée libanaise, et seraient concentrés dans une bande étroite le long de la frontière. De son côté, le ministre libanais de la Défense, Elias Murr, a déclaré que l'armée libanaise était prête à se déployer dans les zones encore occupées par les Israéliens dès leur retrait. Quoiqu'il en soit, le Hezbollah a décidé de fêter sa victoire, ce vendredi. Un «défilé de victoire» célébrant sa «victoire divine» lors de 34 jours de combat en juillet et en août. Il est peu probable que soit présent le chef du Hezbollah, Cheikh Hassan Nasrallah, désormais entré dans la clandestinité au début de la guerre. «Nous ne parlons pas de cela pour raisons de sécurité», a précisé Hussein Rahhal, porte-parole du mouvement chiite. Le Hezbollah craint que Nasrallah soit assassiné par Israël. Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert n'a d'ailleurs pas voulu dire, jeudi, si le chef du Hezbollah était toujours considéré comme une cible.