Israël a achevé le retrait de ses troupes du Liban, mais se "réserve le droit" de survoler le territoire libanais et de patrouiller le long des côtes de la Syrie. Israël a achevé le retrait de ses troupes du Liban tôt dimanche. Des chars et des soldats ont franchi aux premières heures le poste-frontière de Zarit. L'opération n'a duré que quelques heures, dans une discrétion bien plus grande que lors du retrait de 2000 après 22 années d'occupation du territoire. Ce retrait était prévu par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'Onu qui a mis fin le 14 août à la guerre menée par Israël contre le Liban. Le texte prévoit la création d'une zone tampon le long du fleuve Litani et permet le déploiement des Forces de la FINUL aux côtés des Forces armées libanaises. L'Etat hébreu a auparavant déjà retiré l'essentiel des militaires ayant participé aux 34 jours du confit qui avait coûté la vie à plus d'un millier de Libanais, la plupart des civils. L'armée israélienne a remis à la FINUL le contrôle des secteurs dont elle avait conservé le commandement. Ce retrait sans incident - quelque 200 soldats ont regagné Israël - n'est cependant pas total puisque quelques militaires se trouvaient encore dimanche dans un village à cheval sur la frontière internationale israélo-libanaise (voir encadré). Ce retrait a été ponctué dimanche d'une mise en garde à l'adresse du Hezbollah. «Si le Hezbollah se rapproche de la frontière avec des armes et tente de reconstruire ses infrastructures que nous avons détruites, nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons pour l'en empêcher», a déclaré le général Dan Haloutz. La télévision israélienne a déclaré, pour sa part, qu'en dépit du retrait de ses troupes terrestres, Israël se "réservait le droit" de survoler le territoire libanais et de patrouiller les côtes de son voisin la Syrie, arguant que les résolutions de l'Onu ne sont pas pleinement respectées par le Hezbollah. La milice chiite a refusé de procéder à son désarmement comme le demande la communauté internationale. Les troupes israéliennes avaient réoccupé des secteurs du sud Liban dans le cadre d'une vaste offensive déclenchée le 12 juillet à la suite de l'enlèvement de deux soldats israéliens et de la mort de 8 autres dans une attaque du Hezbollah. En 34 jours de combats, plus de 1200 Libanais ont été tués. Israël avait déjà repoussé le retrait de ses troupes sur fond de désaccords concernant le déploiement dans le sud du pays du Cèdre des soldats libanais et des militaires de la FINUL. Quelque 10.000 soldats libanais et plus de 5.000 membres de la FINUL ont été déployés dans le sud du Liban, alors que la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU appelle à l'envoi de 15.000 Casques bleus et à un nombre identique de militaires libanais pour prévenir toute nouvelle flambée de violences. Des soldats israéliens présents dans un village frontalier Des soldats israéliens se trouvaient encore, dimanche 1er octobre, dans le village de Rajar, qui se trouve à cheval sur la frontière internationale entre le Liban et Israël, a indiqué le chef d'état-major, le général Dan Haloutz. «Je suis très heureux que tous nos soldats aient quitté le Liban sauf dans le village de Rajar et j'espère que nous allons trouver un arrangement dans les prochains jours pour l'évacuer également», a déclaré à la radio publique le général Haloutz.Un porte-parole militaire a indiqué dans un communiqué que l'armée « continuera d'opérer dans le secteur du village de Rajar tant que les forces de défense d'Israël, la Finul et l'armée libanaise ne seront pas parvenues à un accord sur la sécurité dans ce secteur ». L'armée n'a pas précisé le nombre de soldats qui se trouvaient encore à Rajar mais a souligné qu'il ne s'agit pas d'un « nombre significatif de militaires».