La fille d'Abdeslam Yassine implique l'UNESCO dans une nouvelle polémique. L'organisme onusien est accusé de l'avoir censurée à l'occasion d'un colloque. L'UNESCO s'en défend. Nadia Yassine vient d'impliquer l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) dans une nouvelle polémique en relation avec un colloque auquel elle devait prendre part, hier mardi 19 septembre 2006. Selon l'organisme onusien, qui s'expliquait via un communiqué, Nadia Yassine n'a pu prendre part au colloque parisien, ouvert lundi autour du féminisme musulman, parce que la procédure d'usage, consistant en la consultation des pays des divers intervenants, n'a pas été suivie dans le cas de la fille de Abdeslam Yassine. De ce fait, à en croire l'UNESCO, la porte-parole officieuse de Al adl Wal Ihssane ne pouvait faire sa communication à Paris sur les femmes musulmanes et l'interprétation des textes. Les choses pouvaient s'arrêter là si l'ONG, partenaire de l'UNESCO dans l'organisation de ce colloque, ne s'était fendue d'un communiqué où elle accusait l'organisme onusien de "censure" à l'égard de Nadia Yassine. Cette ONG, créée il y a à peine quelques mois, affirme pour sa part qu'il s'agit d'un "manquement à la liberté d'expression". Pour ne rien arranger à cette nouvelle polémique, c'est Nadia Yassine, elle-même, qui affirme que Pierre Sané, sous-Directeur général de l'UNESCO pour les Ssciences sociales et humaines, l'avait contactée pour l'informer qu'elle était "persona non grata à l'UNESCO" à cause de "pressions politiques". La fille du guide des adlistes n'évoque toutefois pas la nature desdites pressions et leur source. Contacté par ALM, Pierre Sané, ex-secrétaire général d'Amnesty International, était injoignable pour répondre à nos questions du moment qu'il se trouvait à Naïrobi, au Kenya. L'une de ses collaboratrices nous a cependant affirmé que l'UNESCO s'en tenait à la version avancée par son précédent communiqué de presse. Ce n'est pas la première fois que Nadia Yassine suscite la polémique à propos de ses déplacements à l'étranger. En février 2006, elle a affirmé avoir été interdite de quitter le Maroc pour l'Allemagne où elle devait participer à un colloque sur la pensée islamique. Et Pourtant, quelques semaines après, elle a pu participer à bon nombre de colloques et même se payer une tournée européenne, pendant l'été 2006. Nadia Yassine, est poursuivie en justice pour "atteinte au système monarchique et non-respect au Roi" en vertu des articles 41, 67 et 68 du Code de la presse en relation avec ses déclarations à l'hebdomadaire «Al Oussbouîa Al Jadida». Nadia Yassine risque une peine de prison de trois à cinq ans de prison ferme assortis d'amendes allant de 10.000 à 100.000 dirhams. Dans ses déclarations audit hebdomadaire, Nadia Yassine se prononce pour un régime républicain sur les "ruines" de la monarchie marocaine. L'ouverture de son procès, en juin 2005 devant le tribunal de première instance de Rabat, a été l'occasion pour Al Adl Wal Ihssane de faire une autre démonstration de force dans la capitale. Actuellement, plusieurs centaines d'adeptes de ce mouvement sont poursuivis à travers le Royaume pour tenues de réunions illégales, soit les "Majaliss Annassiha" qui se tiennent la nuit dans les domiciles des responsables locaux de Al Adl Wal Ihssane. Le dernier en date implique Rachid Ghoulam, le chanteur du mouvement, poursuivi à Casablanca en compagnie de trois adeptes de Abdeslam Yassine.