Des hommes de l'art marocain participeront à la IXe conférence de Docomomo International, une ONG spécialisée dans la préservation du patrimoine bâti du XXe siècle. La neuvième conférence internationale de Docomomo se tiendra du 27 au 29 septembre 2006 à Ankara en Turquie. Cette ONG internationale est spécialisée dans la documentation et la conservation de l'architecture et des sites du patrimoine moderne du XXe siècle. La candidature de Docomomo Maroc est appuyée par ses homologues française, québecoise et ibérique. Selon l'architecte Ahmed Hariri, président de Docomomo Maroc fondée en 2002, «cette adhésion à Docomomo permettra au Maroc de bénéficier de l'expertise internationale en matière de sauvegarde du patrimoine du XXe siècle». Mais avant cette sauvegarde, il faudrait faire d'abord l'inventaire de ce patrimoine. Plusieurs villes sont concernées dont, entre autres, Casablanca, Rabat et Tanger. Pour Casablanca, ce sont près de 60 bâtiments modernes qui sont inscrits sur la liste du patrimoine national. Cependant, aucun n'est classé sur la liste du patrimoine universel. Pour cet homme de l'art, le Royaume n'en est pas encore là. «Il faudrait d'abord que ce patrimoine soit reconnu au niveau national avant d'accéder à une reconnaissance universelle», précise-t-il. Ahmed Hariri donne ici l'exemple de plusieurs monuments du Maroc qui au lieu d'être préservés sont démolis. «Plusieurs personnes ignorent que certaines villes minières comme Khouribga recèlent de monuments architecturaux qui méritent d'être valorisés et de bénéficier de mesures de sauvegarde». L'adhésion à Docomomo International pourra, selon le directeur du patrimoine au ministère de la Culture, Abderrahim Hajraoui, faire avancer ce processus de reconnaissance des monuments représentatifs du XXe siècle. Avis partagé par Ahmed Hariri. «Grâce à cette adhésion, des commissions seront mises en place pour poser les vraies questions et réaliser des travaux et des études pour recenser et faire l'inventaire de tout le patrimoine immobilier du Maroc». Une fois que le Maroc intégrera ce réseau mondial, il faudrait que la machine puisse avancer et qu'il y ait de véritables opérations de sauvegarde. Lesquelles nécessitent beaucoup de savoir-faire technique et technologique, mais aussi et surtout des moyens matériels et financiers importants. La participation d'architectes marocains aux travaux de la neuvième conférence internationale de Docomomo leur permettra de se mettre au diapason de ce qui se fait en la matière. Docomomo : une ONG pour le patrimoine moderne Docomomo est un groupe de travail international dédié à la documentation et à la conservation des édifices, sites et ensembles urbains du mouvement moderne, dont les membres sont regroupés en groupes de travail nationaux ; voire régionaux, pour agir au niveau local. Docomomo International a été créé lors de la conférence d'Eindhoven, Pays-Bas, en 1990, sous l'impulsion conjointe de Hubert-Jan Henket et Wessel de Jonge, tous deux architectes. Cette ONG est formée d'un secrétariat international, installé à Paris, à la Cité de l'architecture et du patrimoine, depuis 2002 ; et de commissions internationales de spécialistes engagés dans la documentation et la protection des édifices et ensembles urbains de l'architecture moderne : Docomomo compte aujourd'hui quarante-sept sections et environ 2000 membres disséminés sur cinq continents Composées d'historiens, d'architectes, d'urbanistes, de paysagistes, de spécialistes de la préservation architecturale, d'universitaires et de membres des institutions publiques, ses sections forment un réseau international unique.