Organisée en collaboration entre la Commune urbaine d'Agadir et Docomomo-Maroc membre de Docomomo international, du 29 février au 2 mars, la première session d'Agadir «Ville nouvelle» a été un événement d'échange et de partage. Trois jours pour approcher le patrimoine moderne d'Agadir, telle était l'initiative initiée par la Commune urbaine de la ville et Docomo-Maroc (Documentation et conservation du mouvement moderne en architecture et paysage du 20ème siècle au Maroc). Cette première rencontre qui a coïncidé avec l'événement du séisme qui a frappé la ville d'Agadir le 29 février 1960, a été organisé autour d'un panel de personnalités du monde de l'architecture, de l'urbanisme, du patrimoine, des arts et des lettres et de la société civile qui ont porté un témoignage aussi bien sur ce séisme que sur la reconstruction de cette ville. Pour une première édition des visites de Docomomo-Maroc à cette ville, l'objectif serait d'encourager la mise en place de projets de sauvegarde et de réhabilitation. Une volonté qui permettra sûrement de marquer l'intérêt de cette ville comme ville moderne et symbole de volonté nationale et de culture de défis. Si la ville d'Agadir a su et a pu renaître de ses cendres, cette rencontre a pu mettre en exergue cette expérience de renaissance et de reconstruction. Une reconstruction qui fait état de comparaison avec d'autres expériences internationales similaires de la même époque, notamment Chandigarh et Brasilia. Cette rencontre a également eu le mérite d'exposer l'influence de la reconstruction d'Agadir sur les pratiques et les concepts théoriques de l'architecture et de l'urbanisme entre la première et la deuxième moitié du 20ème siècle au Maroc. En se traçant pour objectif la sauvegarde de ce patrimoine architectural moderne, la ville d'Agadir sera-t-elle en mesure de protéger ses monuments architecturaux modernes ? Une volonté qui commence à prendre forme au niveau de la ville. Cette rencontre a en effet mis en relief l'impact de la reconstruction d'Agadir à partir des idées, des philosophies et des politiques marocaines dans le domaine de l'urbanisme durant la 2ème moitié du 20 ème siècle. Découvrir et protéger ce témoignage architectural d'une nouvelle ville traçant l'itinéraire d'une architecture moderne, tel était l'objectif majeur de cet événement. Notant que des visites guidées ont été effectuées aux principales œuvres de la reconstruction et des réalisations du projet de reconstruction d'Agadir. Il est à noter qu'après le tremblement de terre qui a rasé la ville d'Agadir en 1960, le défunt Roi Mohammed V avait nommé un groupe d'architectes qui était alors piloté par le Prince héritier Moulay Hassan. La reconstruction de la ville d'Agadir témoigne de cette montée en vogue de ce mouvement moderne. Une réussite qui s'illustre par les constructions mises en place non seulement au niveau national mais également sur le plan mondial. Plusieurs bâtiments de la ville illustrent à merveille cette volonté d'une architecture contemporaine brute construite en béton. Le cinéma Salam, le bâtiment de la Commune urbaine sont autant de constructions qui viennent témoigner de ce mouvement architectural. La sauvegarde de ces bâtiments constitue alors une priorité. Ne sont-ils pas en quelque sorte une nouvelle mémoire d'une ville qui a su s'ériger contre les ravages de la nature ?