Les enquêteurs continuent d'interroger trois femmes arrêtées dans le cadre du démantèlement du groupe Hassan Khattab. L'une d'entre elles n'est autre que la fameuse "Oum Saâd" qui aurait financé l'exécution des plans de ce réseau. Les enquêteurs de la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) continuent d'interroger trois femmes sur les liens qu'elles auraient entretenus avec les membres du groupe terroriste Ansar Al Mahdi. Ces dernières avaient été arrêtées récemment sur la base des informations recueillies par les enquêteurs auprès des membres formant le "noyau dur" de ce groupe terroriste. Selon des sources judiciaires, il s'agit de "Oum Saâd" qui n'est autre que Fatima Zahra Rehioui, femme d'un certain âge, issue d'un milieu aisé. Cette dernière aurait organisé chez elle, dans sa villa située sur la Route d'El Jadida (près de la Faculté des Sciences) à Casablanca, des réunions de certains membres du groupe en question. Deux autres femmes, dont l'identité n'a pas encore été révélée, sont également entendues par les enquêteurs de la BNPJ. Il s'agit de deux des femmes qui avaient assisté, entre février et mai 2006, aux "leçons" données par Hassan Khattab au domicile de F.Z. Rehioui et en présence de plusieurs autres membres du même groupe. La relation entre "Oum Saâd" et Khattab, indiquent les mêmes sources, remonte au mois de février dernier quand ce dernier était soi-disant à la recherche d'un mécène pour l'aider financièrement à se soigner des troubles cardiaques dont il disait souffrir. L'un des amis de Khattab le mettra en contact avec cette femme riche qui lui avancera d'abord un montant de 10.000 DH et se chargera des frais des analyses effectuées sous la supervision d'un cardiologue casablancais. Par la suite, Khattab donnera un premier prêche dans la villa de F.Z. Rehioui moyennant la somme de 30.000 DH. Aux enquêteurs, il avouera que lorsqu'elle a été mise au courant des plans du groupe terroriste, ladite femme aurait versé 150.000 DH. Paradoxalement, ces sommes avaient été utilisées à des fins personnelles par Hassan Khattab et cela aurait été à l'origine de divergences avec Yassine Ouardini notamment. D'un autre côté, et dans le sillage des enquêtes toujours en cours, on apprend que le dénommé Hammadi Khalidi, imam à Salé qui avait participé à l'attaque contre une agence de la «Western Union» dans la même ville (octobre 2005), a réussi à avoir de minutieuses informations sur plusieurs hommes politiques et des hommes d'affaires désignés comme cibles pour des attentats ou pour des opérations de chantage. Il s'agit notamment de trois figures de proue de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), de parlementaires et hommes d'affaires résidant à Salé. Ces informations auraient été fournies à Hammadi Khalidi par un officier de la police travaillant au siège de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) et qui a été arrêté en compagnie de trois éléments de la Gendarmerie royale. Ces derniers font partie du dernier groupe des personnes appréhendées et qui viennent d'être déférées devant le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat qui a compétence nationale en matière de lutte antiterroriste. Hassan Khattab a été arrêté fin juillet 2006. Ses proches lieutenants, les cinq militaires exerçant à la première base aérienne de Salé, ont été appréhendés lors des premiers jours du mois d'août dans le cadre d'opérations conjointes entre divers services de sécurité. Quelques jours plus tard, le ministère de l'Intérieur annonçait le démantèlement de "Jamaât Ansar Al Mahdi". A en croire des sources judiciaires, les préparatifs des attaques qui avaient atteint un stade avancé, devaient permettre à celles-ci d'être plus violentes et plus dévastatrices que celles du 16 mai 2003 à Casablanca. Parmi les cibles que les membres de ce groupe prévoyaient d'attaquer, figuraient plusieurs bases militaires, des établissements touristiques à Marrakech. L'assassinat de plusieurs personnalités civiles et militaires figurait également parmi leurs objectifs. Selon les premiers éléments de l'enquête, les membres de ce groupe avaient déjà eu le temps de confectionner et de tester des explosifs grâce à un système de mise à feu actionné via des téléphones portables "bricolés".