Reçus au ministère des Pêches maritimes, armateurs et industriels sont repartis satisfaits. Augmentation du tarif pour les uns et sécurité de l'approvisionnement pour les autres. Durant leur dernière réunion au ministère des Pêches maritimes, le 16 août, les armateurs de la pêche côtière étaient venus avec une proposition claire : augmenter de 20 centimes le prix du kilo de sardines pour pouvoir faire face, d'une part, au renchérissement du gasoil, qui s'est apprécié de 40 centimes depuis l'été 2005 et, d'autre part, à la baisse continue du dollar. Au terme d'une réunion tenue sous l'arbitrage de Mohamed Tarmidi, secrétaire général du ministère des Pêches maritimes, les industriels ont finalement accepté le principe de la hausse, mais non sans quelques garanties. D'abord, le gel du prix qui sera en vigueur jusqu'au 30 juin 2007. D'ici là, aucune augmentation ne sera acceptée quel que soit le comportement des cours du gasoil. Plus important encore, les 16 unités industrielles du Sud ont vu tout un train de mesures mis en place afin de leur permettre de poursuivre leurs activités sans risque de pénurie. Ainsi, le nombre de bateaux pêchant dans le Sud passera de 25 à 50. Ces bateaux alimenteront en priorité l'industrie locale. Des formules ont été cherchées aussi pour Safi et Agadir. Ces arrangements trouvés, reste un problème : la rareté des ressources, en particulier le petit pélagique : «Il n'y a pas de matières premières. Les bateaux rentrent souvent bredouilles. Nous avons d'ailleurs demandé à l'Institut national des recherches halieutiques (INRH) de mettre à profit ses moyens scientifiques pour aider les pêcheurs à aller directement dans les zones poissonneuses. Cela leur permettrait de substantielles économies d'énergie», déclare Mohamed Jamali, président de l'UNICOP (Union nationale des industries de conserve de poisson). Même point de vue de la part des industriels de la FENIP, présents à la réunion et satisfaits de la médiation de M. Tarmidi. Selon les professionnels, ces deux ou trois derniers mois, le niveau d'activité a baissé de 30 % à Tan-Tan et à Laâyoune du fait principalement de la baisse des ressources. Cette crise du pélagique apparaît dans la note de conjoncture du premier semestre fournie par l'Office national des pêches faisant état d'une baisse de 9% du volume des débarquements. La diminution en volume est imputée notamment au recul des débarquements de la sardine dont le démarrage de la campagne a connu un important retard, explique la note. Soulagés par ces mesures provisoires, les armateurs attendent désormais le soutien promu par l'INRH. Débarquements : la part du lion pour Lâayoune Suivant la répartition géographique des débarquements de pêche, c'est la zone Atlantique qui arrive en tête avec 240.484 tonnes, contre 274.902 tonnes enregistrées au cours de la même période de l'année précédente (-13 %), soit 90 % du volume de production nationale, pour une valeur estimée à plus de 1,44 milliard DH. La contribution de la zone Méditerranée s'est établie à 25.636 tonnes contre 18.409 tonnes en 2005, pour une valeur de 176 millions DH. Selon les statistiques de l'ONP, le poisson pélagique représente globalement 77 % des captures totales de la pêche côtière et artisanale, soit une contribution de 36 % de leur valeur, avec un prix moyen estimé à 2.845 DH/t, affichant ainsi une amélioration de 25 % par rapport au 1er semestre de l'année 2005 (2.123 DH/t).