Le cabinet de sécurité israélien a décidé d'élargir son offensive terrestre au Liban Sud, tandis que sur le plan diplomatique, aucun progrès n'a été enregistré. La valse des diplomatiques se poursuit sans toutefois parvenir à un résultat concret. L'Etat hébreu, lui, passe à la vitesse supérieure en intensifiant son offensive contre ce qui reste d'un pays désormais isolé du reste du monde. Comme si Tel-Aviv voulait en finir avec le Hezbollah avant qu'une résolution de l'ONU ne soit votée. Hier, le cabinet de sécurité israélien a décidé d'élargir son offensive terrestre au Liban sud où les accrochages ont continué de faire rage entre les combattants du Hezbollah et l'armée israélienne qui a perdu onze hommes, selon deux télévisions arabes Al-Jazira et Al-Arabiya. L'armée a pour sa part fait état d'une quinzaine de soldats "touchés" sans autre précision. L'aviation israélienne a poursuivi ses raids en visant routes et ponts comme d'habitude. Au moins 9 personnes ont été tuées, dont un cadre du Hezbollah et six membres de sa famille ainsi que deux Palestiniens dans le principal camps de réfugiés palestiniens dans le sud du pays. Tandis que le pilonnage sporadique des quartiers chiites et des bastions du Hezbollah du secteur continuait, quatre missiles tirés par des navires israéliens stationnés au large de la côte libanaise ont atteint les faubourgs sud de Beyrouth, selon la police. Aucune victime n'a été signalée. Des responsables libanais de la sécurité ont affirmé qu'une attaque de l'aviation israélienne lundi soir sur Chiah, dans la banlieue sud de la capitale, avait fait 41 morts et 61 blessés.Le faubourg de Chiah avait jusque-là été épargné par les raids sur la banlieue sud de Beyrouth. Nombre d'habitants chiites de Dahiyah s'y étaient réfugiés. Au 29ème jour de campagne militaire féroce contre le Hezbollah, ses combattants ont continué à défier Israël, tirant une centaine de roquettes dont certaines de longue portée sur le nord du pays mais sans faire de victimes. Près d'un mois après le déclenchement de l'offensive israélienne qui a coûté la vie à plus d'un millier de personnes au Liban, en majorité des civils, les efforts au Conseil de sécurité en vue de la rédaction d'un projet de résolution retouché sur un cessez-le-feu semblaient marquer le pas. Le président français, Jacques Chirac, a mis en garde contre une renonciation "à un cessez-le-feu immédiat", et a fait état d'une "réserve américaine" sur les demandes à l'Onu du Liban qui a rejeté la mouture initiale américano-française et réclame que le texte exige un retrait des troupes israéliennes du Liban sud immédiatement après la cessation des hostilités. Pour appuyer sa demande, le gouvernement libanais a annoncé qu'il déploierait 15.000 hommes dans le sud du Liban pour reprendre le contrôle de ce fief du Hezbollah, dès le retrait israélien. À Beyrouth, le Premier ministre, Fouad Siniora, a affirmé qu'il n'y avait "pas de progrès jusqu'à présent" dans la rédaction d'une nouvelle mouture, après avoir reçu à Beyrouth l'émissaire américain David Welch, à l'occasion de sa deuxième visite au Liban en quatre jours. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, se trouvait pour sa part à Jérusalem après une visite à Beyrouth. Il a rencontré le ministre de la Défense, Amir Peretz, qui a une nouvelle fois accusé l'Iran d'armer le Hezbollah et mis en doute l'effacé d'un éventuel déploiement de l'armée libanaise au Liban sud.