L'issue des nouvelles filières des classes préparatoires, mises en place en septembre 2000, demeure ambiguë. Deux années après le bac qui, en fin de compte, se révèlent peine perdue pour les élèves. Généraliser la culture de l'excellence. Tel est l'objectif de la formule des classes préparatoires. Deux années d'études après le baccalauréat offriraient à l'élève toutes les notions de bases en vue d'accès à des études supérieures plus pointues. Réservées initialement aux titulaires de baccalauréat scientifique, ces classes ont ouvert leurs portes depuis septembre 2000 aux autres bacheliers. Quatre nouvelles branches ont été créées à savoir «Economie et Commerce» en deux options, «Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre » (BCPST), «Physique et Sciences de l'Ingénieur» et «Lettres et Sciences Humaines». Des centres de formation relevant du Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse ont ainsi été créés dans plusieurs villes du Maroc, à Rabat, Casablanca, Mohammedia, Tanger, Agadir, Meknès, Marrakech, Kénitra et Taza. Ils ont accueilli durant l'année académique 2002-2003 environ 600 élèves. Mais une fois les deux années préparatoires passées, les élèves concernés se retrouvent dans une impasse, surtout ceux qui ont choisi la filière littéraire et commerciale. Ils se retrouvent en fin de parcours devant une seule issue, le concours de préparation d'agrégation, autrement dit, devenir professeur de l'enseignement secondaire. Une nouvelle politique du département de l'éducation qui viserait à former des cadres ayant suivi, en plus des deux années préparatoires, trois autres supplémentaires dans une Ecole Normale Supérieure (ENS). Des « hauts cadres » qui seraient, selon les responsables du ministère, plus qualifiés que les professeurs, titulaires d'un Bac+4, actuellement formés par l'ENS. Les élèves de la filière Economie et Commerce se trouvent confrontés à un autre problème. Les écoles de commerce marocaines, ISCAE et ENCG en l'occurrence, ne sont pas habilitées à les recruter, puisque leurs statuts ne le permettent pas. Les élèves ayant passé deux années d'études commerciales préparatoires se retrouvent en fin de compte sur le même pied d'égalité que les autres candidats. Les élèves qui ont choisi des filières scientifiques sont un peu plus chanceux. Il est vrai que ceux qui ont réussi leur passage en « Maths Sup/Maths Spé », les classes préparatoires traditionnelles qui existaient auparavant, récoltent chaque année de très bons résultats lors du concours d'accès aux grandes écoles françaises d'ingénieurs. Une centaine de jeunes marocains prennent en effet la direction du pays de Molière pour y poursuivre des études d'ingénierie dans des écoles des plus prestigieuses, l'Ecole polytechnique, la Centrale de Paris ou Ponts et Chaussées pour ne citer que celles-ci. Mais la situation est loin d'être aussi idyllique pour les autres. L'accès à ces écoles « 5 étoiles » demeure une chasse gardée de l'élite. Même le concours commun marocain n'est pas à la portée des élèves des filières BCPST et Physique et Sciences de l'Ingénieur. Ces derniers ne disposent en fin de compte que d'une seule et unique issue : l'université. Il serait tout à fait légitime de se demander à quoi servirait la formation qu'ils ont suivi après leur bac.