Les débats dans le procès disciplinaire en appel des matches truqués du Calcio ont pris fin hier. Le verdict devra être rendu ce mardi par les juges sportifs de la Cour fédérale d'appel. Les quatre clubs, impliqués dans le scandale des matches truqués qui a secoué l'Italie, auront-ils droit à un allégement de sentences en appel ? Ou bien y aura-t-il au contraire un durcissement des peines ? En tout cas, les juges sportifs de la Cour fédérale d'appel devront rendre leur verdict aujourd'hui, mardi 25 juillet 2006. Hier, le procès disciplinaire en appel des matches truqués du Calcio a connu sa dernière ligne droite. Les débats se sont terminés par la défense de l'AC Milan, qui a échappé à la relégation en Série-B lors du jugement initial du 14 juillet dernier. Le club a été, toutefois, interdit de participer à la Ligue des champions et s'est vu retirer 15 points pour la prochaine saison. C'est en fonction du verdict de la Cour d'appel que l'AC Milan devra-oui ou non-jouer la Ligue des champions la saison prochaine. La Juventus, la Lazio et la Fiorentina, eux, ont été reléguées en série-B par le tribunal. Depuis l'annonce du jugement, la Juve a vu se multiplier les rumeurs évoquant un exode de ses stars. Et récemment, le champion du monde italien Gianluca Zambrotta et l'international français Lilian Thuram viennent d'être officiellement transférés de la Juventus Turin au FC Barcelone. Les dégâts risquent de s'alourdire pour la "Vieille Dame". Les quatre équipes sanctionnées ont fait appel tout comme le procureur Stefano Palazzi qui juge, lui, les peines infligées en première instance trop légères. Les avocats de la Juventus de Turin, de la Lazio Rome, de la Fiorentina et de l'AC Milan se sont succédé devant les magistrats de la Cour fédérale. Ils ont tous réclamé des sanctions moins élevées pour les clubs reconnus coupables à divers degrés d'avoir obtenu des arbitres ou juges de touche favorables lors de la saison 2004-05. Pour sa part, le procureur de la fédération s'est prononcé pour un durcissement de la sanction. Pour la "Vieille Dame", il a requis la rétrogradation en Serie C1 (3e division) assortie de 6 points de pénalité (contre une rétrogradation en Serie B et 30 points de pénalité), tandis que le Milan AC, maintenu en Serie A en première instance (avec 15 points de pénalité), est menacé d'une rétrogradation en Serie B et de 3 points de pénalité. À la demande de révision de chaque sanction, la réponse des juges sera "révision acceptée", "partiellement acceptée" ou "rejetée", affirme la «Gazzetta dello Sport» de dimanche. Le scandale du Calcio avait éclaté en mai dernier après la révélation d'écoutes téléphoniques entre l'ex-directeur général des Bianconeri, Luciano Moggi et des hauts responsables de la fédération italienne (FIGS) chargés de désigner les arbitres du championnat. Moggi a été condamné à cinq ans d'interdiction d'activité dans le football, alors que Franco Carraro, ancien président de la Fédération, a écopé d'une interdiction d'exercer pendant quatre ans et demi. Combien coûtera aux Clubs une confirmation du verdict en appel ? Les quatre grands clubs de football italiens, sanctionnés dans le scandale des matches truqués du Calcio, ont perdu en crédibilité et réputation, mais c'est surtout à leur portefeuille que la justice sportive a décidé de s'attaquer. Si elles sont confirmées en appel, les sanctions vont leur coûter des centaines de millions d'euros et vont totalement bouleverser les intérêts et les flux financiers du Calcio. La Juventus Turin, la Fiorentina et la Lazio Rome, rétrogradées en 2e division, vont immanquablement subir des pertes impressionnantes directes et indirectes. Les amendes, de quelques dizaines de milliers d'euros, qui leur ont été imposées, sont peu de choses par rapport aux pertes de leurs droits télévisés et à la fuite annoncée des joueurs et des spectateurs. Pour l'AC Milan, maintenu en 1re division, son interdiction de participer à la Ligue des Champions représente, selon les journaux, une perte sèche de plus de 30 millions d'euros.