Les maires des grandes villes ont rencontré Chakib Benmoussa pour une réunion de travail concernant l'unité de la ville et les difficultés du nouveau système. Il est aussi question de la préparation d'une opération de départ volontaire pour les employés des communes. Les maires des 14 grandes villes se sont réunis, jeudi dernier, avec le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, et le ministre délégué à l'Intérieur, Fouad Ali Al Himma, pour une rencontre de travail autour des problèmes que pose toujours l'application du nouveau système entré en vigueur la veille des éléctions communales du 12 septembre 2003. Selon une source qui a assisté à cette réunion, qui s'est déroulée en présence de hauts responsables du ministère de l'Intérieur, il était question d'étudier les "doléances" des présidents des conseils des grandes villes. Driss Sentissi, président du Conseil de la ville de Salé,qualifiant cette réunion de "rencontre de travail", déclare à ALM que «le système de l'unité de la ville est une bonne expérience à laquelle il faudra apporter quelques réajustements». Le maire de Salé, réagissant à certaines rumeurs, affirme qu'il n'est pas à l'ordre du jour d'abandonner l'unité de la ville. «Le souci du ministère de l'Intérieur est celui d'une bonne gestion de la chose locale et d'une bonne gouvernance, notamment pour les grandes villes», ajoute M. Sentissi qui affirme que, pour Salé, avec ses cinq arrondissements, les problèmes n'étaient pas insurmontables. Une autre source indique que les maires des grandes villes ont demandé au ministère de l'Intérieur, en tant que département de tutelle, d'accélérer la cadence en veillant à l'adoption des décrets d'application de la nouvelle Charte communale et notamment ceux concernant les prérogatives des présidents des conseils et celles des arrondissements. «Il est question de savoir, exactement, qui fait quoi et avec quels moyens», déclare cette source qui fait allusion à des aspects assez précis comme l'entretien des routes ou les questions d'équipement et d'aménagement. Le problème se poserait notamment pour les présidents de conseils qui assument cette responsabilité pour la première fois. L'opération de départ volontaire pour les employés des communes était également à l'ordre du jour de cette réunion. Suite à un accord signé entre les collectivités locales et le ministère de tutelle, les dernières touches sont en train d'être apportées à ce projet qui devra concerner près de 10.000 employés avec une enveloppe globale de près de 1 milliard de dirhams. Les présidents des conseils, selon plusieurs sources, auront toute latitude pour accepter ou rejeter les demandes alors qu'un "traitement de faveur" sera réservé aux salariés classés aux échelles de rémunération 1 à 5. Là aussi, le problème se pose surtout dans les grandes villes comme Casablanca avec ses 20.000 salariés communaux contre 2.700 à Salé et 2.800 à Fès, par exemple. Pour le financement des départs volontaires, le gouvernement serait pour un scénario où les collectivités locales financeraient une bonne partie de cette opération via des prêts prélevés sur la TVA (et remboursables sur trois ou quatre ans). Aux dernières nouvelles, il était question de la recherche d'autres partenaires, mais aussi de mesures d'accompagnement comme cela avait été le cas pour l'opération pilotée par le MMSP (Ministère de la Modernisation des secteurs publics). Enfin, le problème des grèves successives dans les collectivités locales était aussi au centre de cette réunion. Selon le ministère de l'Intérieur, des rencontres seront tenues cette semaine avec les syndicats pour essayer de déboucher sur une solution. La CDT et l'UMT ont prévu de nouvelles grèves de 72 heures du 12 au 14 et du 19 au 21 juillet 2006. la FDT et l'UGTM, elles, avaient appelé à un autre débrayage, la semaine dernière, du 5 au 7. Grèves qui deviennent encombrantes pour tout le monde. L'unité de la ville est appliquée dans 14 grandes agglomérations depuis les élections de septembre 2003. Ce système couvre les intérêts de près de 60 % des populations citadines au Maroc.