Le film «Les anges de Satan» en tournage actuellement à Casablanca continue à susciter des remous. Après la colère de quelques musiciens du Boulevar'd, la prison de Oukacha a refusé le tournage de certaines scènes. Le tournage du film «Les anges de Satan» ne se fait pas sans peine. Ce long-métrage en préparation du réalisateur Ahmed Boulane a provoqué certaines réactions auxquelles le cinéaste ne s'attendait pas. Pour commencer, l'équipe des Anges de satan s'est rendue sur la scène du Boulevar'd des jeunes musiciens qui s'est déroulé du 1er au 4 juin dernier à Casablanca. Objectif : prendre quelques scènes montrant les fans de la musique métal en train de jouer des séquences sur le podium. Les responsables du Boulevar'd ont autorisé Ahmed Boulane pour filmer sur place. «J'avais discuté avec le réalisateur et notre équipe n'était pas contre le principe de tourner sur la scène du Boulevar'd», affirme Hicham Bahou, l'un des initiateurs du Boulevar'd. Sur cet accord, le samedi 3 juin, le staff d' Ahmed Boulane débarque, installe son matériel et se met à l'œuvre. Au moment où les acteurs dans la peau des musiciens, voulaient monter sur le podium, ils se voient refuser l'accès. «Certains musiciens qui font partie de l'équipe du boulevar'd nous ont interdit l'accès, ils commençaient à ranger leur matériel», déclare Driss Roukh qui incarne le personnage de Kader, le rôle principal du film. Pour rappel «les anges de Satan» revient sur le tristement célèbre procès des satanistes. Quatorze musiciens de métal avaient été acusés de pratiques satanistes. Ils ont été incarcérés à la prison de Oukacha. Après une pression de la société civile, ces artistes ont été finalement relâchés. Mais ils en gardent un souvenir amer. Selon Hicham Bahou, ce serait pour cette raison même que cette communauté des quatorze musiciens a mal perçu le film de Boulane. «Ils ne voulaient pas qu'on parle d'eux et de cet événement», a-t-il expliqué. Autre raison à cette réaction jugée impulsive : les costumes et le maquillage des comédiens. «Ces derniers étaient un peu exagérés, ces musiciens de métal inculpés dans cette affaire ne s'habillent pas du tout de cette manière, ils n'entrent pas dans cet esprit hard» ajoute Hicham Bahou. De nature colérique, Ahmed Boulane a mal réagi aux commentaires des musiciens qui avaient peur que son film tronque les faits et qu'il soit mal perçu. Contacté par ALM, Ahmed Boulane n'a pas souhaité revenir sur cet incident. Après le Boulevar'd cap sur la prison de Oukacha. Le réalisateur souhaitait filmer des scènes au sein de cet établissement pénitentiaire. Après une autorisation de la direction de la prison, l'équipe des Anges de satan a programmé deux journées le 12 et 13 pour le tournage. Le premier jour, pas de pépins, mais la deuxième journée s'annonce autrement. «Les responsables ne nous ont pas laissé tourner à l'intérieur des parloirs», raconte Driss Roukh. Les scènes ont donc été reportées. Selon le directeur de la prison de Oukacha Mohamed Belazria, la scène du parloir n'était pas mentionnée dans la lettre du réalisateur. «La lettre envoyée au ministère de la justice pour obtenir l'autorisation ne mentionnait à aucun moment le tournage à l'intérieur des parloirs». Et d'ajouter : «Il s'agissait de tourner uniquement à l'intérieur d'une cellule vide et dans les couloirs». D'où le refus catégorique des responsables de Oukacha. Aujourd'hui, il suffirait, selon Mohamed Belazria, que le réalisateur adresse une autre lettre au ministère de la Justice pour poursuivre le tournage des scènes voulues. La fin du tournage des «Anges de satan» est prévue pour le 12 juillet.