Arnaquer se conjugue à tous les temps, tous les modes et se rencontre dans tous les espaces et à tous les niveaux. L'arnaque, une industrie ramadanesque. Arnaquer se conjugue à tous les temps, tous les modes et se rencontre dans tous les espaces et à tous les niveaux. Durant ce mois sacré de Ramadan, respecté, vénéré par tous les musulmans et non musulmans, des groupes d'énergumènes, connus par des actes de violences, des survoltés, des fanatiques, des drogués en sensation de manque, profitent de l'atmosphère qui règne en ce mois sacré, à duper, gruger, blouser. Bref, à arnaquer comme bon leur semble. Les victimes ne se comptent pas et ne se ressemblent pas. Selon le temps, l'espace, ces énergumènes choisissent leurs cibles. Les victimes dans une grande surface de vente ne sont plus celles d'un souk hebdomadaire dans une campagne. Elles ne sont pas non plus les mêmes dans un restaurant ou une boîte de nuit. Le temps des opérations dépend également de l‘espace. La méthode et les techniques mises en œuvre pour détourner les regards et parvenir, sans grands risques, à leurs fins dépendent, à leur tour, de la nature de la victime. Le tout est bien calculé. Pratiquement rien n'est laissé au hasard. Durant ce mois, certaines pratiques refont surface. En effet, ces énergumènes se présentent comme des mendiants qui demandent la charité d'une manière pudique. L'approche de la rupture du jeûne, l'affluence du moment et la pression du temps (ftour) sont généralement exploités par ces cambrioleurs. Selon les espaces, ils choisissent leur cible, provoquent sa pitié, font appel à ses sentiments les meilleurs. Dans cette atmosphère, ils créent et maintiennent la conversation avec la victime, en vue de l'isoler de son entourage le maximum possible. Parfois, ils proposent même une aide et accompagnent leurs «clients » tranquillement. Une fois les conditions du déclenchement de leurs opérations réunies, le ton change. L'arme blanche au cou de la victime. Qui deverse tout ce qu'elle a pour s'en sortir sauve. Il y a également ceux qui se présentent comme des marchands ambulants. Flacons de parfums, cigarettes blondes, montres, lunettes à des prix défiant toute concurrence. Ils abordent leur cible, en lui expliquant les qualités du produit, entre ses mains. Ils l'entourent et l'isolent en vue de l'agresser sans attirer l'attention des passants qui n'interviennent généralement pas ! Dans les gares, routières ou autres, l'arnaqueur s'approche de sa victime, la voix tremblotante, le visage défait. Il se rendait à Nador en famille au chevet de sa fille agonisante. Des voleurs les ont délestés de tous leurs biens alors qu'ils cherchaient un taxi. Il propose l'unique bracelet en or de sa femme pour une bouchée de pain... Le cilent cède et, ravi, se précipite chez le premier bijoutier qui l'accable, railleur: ce n'était que du métal doré, sans aucune valeur. Il se précipite à la recherche du larron... mais l'oiseau s'est envolé vers d'autres cieux, à la recherche d'autres victimes. Ces techniques sont utilisées pendant le mois du Ramadan. Après, les arnaqueurs procèdent d'une autre manière. Et pour se protéger contre ces pratiques, il n'y a pas mieux que le vieux dicton. « Prudence est mère de sûreté». Surtout pendant ce mois sacré.