Le prix d'un logement en Espagne a enregistré une hausse vertigineuse de plus 45 % en 5 ans, pour atteindre l'équivalent de 6,4 ans de salaires pour un ménage moyen. Une récente étude élaborée par une grande banque espagnole a rappelé que pendant la période 2000-2005, un logement de 100 m2 coûtait pour une famille espagnole moyenne l'équivalent de 6,4 ans de salaires. Ce boom des prix de l'immobilier explique en grande partie la forte croissance de l'économie espagnole par rapport à ses partenaires européens, mais aussi le point faible qui risque de remettre en cause ses acquis, à savoir le taux d'inflation. L'étude fait cependant la différence entre les logements construits il y a moins de deux ans, dont les prix ont augmenté moins rapidement que ceux des constructions plus anciennes. Ces calculs ont été faits sur la base de données fournies par le ministère de l'Habitat qui établissait à 880 euros (environ 9600 DH) le prix du m2 construit en 2000. Ce prix a atteint en 2005, 1.761 euros (environ 19.300 DH) le m2. Eu égard aux prix faramineux de l'immobilier, l'acquisition d'un logement constitue pour l'Espagnol moyen, notamment les jeunes, le rêve de toute une vie. Un indice qui ne trompe pas sur la bonne santé du marché de l'immobilier en Espagne : le nombre des agences immobilières qui ont pignon sur rue, a littéralement explosé au cours des dernières années et il y a un local d'intermédiation à chaque coin de rue. La Banque d'Espagne avait tiré récemment la sonnette d'alarme sur les graves conséquences pour les clients et le circuit économique en général que pourraient engendrer les conditions avec lesquelles les banques et les caisses d'épargne espagnoles octroient les crédits logements pour une durée qui pourrait atteindre 50 ans. Selon les derniers chiffres publiés par l'Association espagnole des hypothécaires, le total des crédits immobiliers gérés par les entités financières du pays a atteint en mars dernier plus de 783 milliards d'euros, soit une croissance inter-annuelle de 27,3 %. Le remboursement des crédits contractés ne cesse, lui aussi, de peser de plus en plus lourd dans le budget des ménages. Les traites augmentent continuellement, puisque le taux appliqué aux prêts est indexé sur l'Euribor (un taux pondéré européen) qui a tendance à la hausse.