Le ministre de l'Intérieur veut créer ses propres forces et liquider l'embryon de forces de sécurité mis en place par l'Etat en gestation, le résultat, c'est près d'une centaine de morts à Gaza. Hamas propose au peuple palestinien le suicide collectif et rien d'autre. Elu par une majorité écrasante, le gouvernement n'amène que famine et répression mais surtout met en place tous les éléments de division, annonçant une guerre civile qui pourrait emporter toute la cause palestinienne. La position de Hamas sur la reconnaissance d'Israël met la Palestine au ban des mécanismes internationaux. En refusant à l'Etat hébreu le droit d'exister, position partagée non seulement par les Palestiniens mais aussi par des pans entiers des populations arabes, il facilite la tâche à Israël. La cause palestinienne n'a pas pu devenir une priorité des chancelleries internationales qu'après Madrid, puis Oslo. L'Autorité palestinienne, le gouvernement palestinien, le mot d'ordre d'Etat palestinien, rien de cela n'était possible sans la fameuse déclaration de feu Yasser Arafat déclarant caduc l'article de la charte palestinienne visant l'existence d'Israël. Qu'il y ait des voix pour refuser l'existence d'un Etat implanté de force dans la région, pour des considérations internationales dont les Palestiniens ne sont que des victimes est justifié, compréhensible. Que ceux-là mêmes prennent en otage les institutions issues du processus de paix et pensent imposer leurs vues au monde entier est suicidaire. Le Hamas crie au complot parce que les pays donateurs ont stoppé leurs aides. Or, le contrat était clair, les donateurs appuyaient un processus de paix, difficile, sinueux, bloqué par l'intransigeance israélienne. Hamas change la donne et propose un marché qu'il ne pourrait même pas imposer si les rapports de force étaient équilibrés. En effet, proposer à Israël de reconnaître l'Etat palestinien avec Al Qods, le droit du retour contre une trêve de 30 ans, c'est tout simplement faire fi des réalités internationales. Tous les donateurs, sans exception, font de la sécurité de l'Etat hébreu une condition sine qua non. La position de Hamas renforce Israël qui aujourd'hui déroule sur le thème «Nous n'avons pas de partenaire pour la paix et nous sommes obligés de nous défendre», tous les acquis palestiniens sont en train de partir en fumée. Au point que Yasser Abderabo parle d' «une catastrophe pire que celle de 1947, parce qu'elle peut mener au chaos». Hamas ne s'est pas limité à cela, au pouvoir par le biais d'élections, il refuse de se soumettre aux institutions. Le caractère fascisant est maintenant affiché. Ainsi, Khaled Machaâl a qualifié tous les Fathis, les dirigeants de l'OLP, y compris le président de l'Autorité palestinienne, de traîtres, d'espions. Le ministre de l'Intérieur veut créer ses propres forces et liquider l'embryon de forces de sécurité mis en place par l'Etat en gestation, le résultat, c'est près d'une centaine de morts à Gaza. Le Hamas veut, par la force, liquider tous les opposants et toutes les institutions palestiniennes. L'OLP, le symbole de la résistance et le représentant légitime et unique du peuple palestinien, est remise en cause. Le Hamas oublie que quand Israël le laissait noyauter les territoires occupés par le biais des associations caritatives, l'OLP défendait par les armes la conscience nationale palestinienne. L'épisode jordanien démontre que nous avons affaire à des illuminés qui invitent le peuple au sacrifice suprême. Hamas est élu, Hitler aussi a été choisi par le peuple, il a laissé 80 millions de morts.