Pour un billet de 200 dirhams, un jeune de 18 ans a tué, au lotissement Zoubir II, quartier Al Oulfa, à Casablanca, son ami, marchand des épices, âgé de 21 ans. Jeudi 5 mai 2006, à Casablanca. L'hadj est parti voir son fils qui n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. D'habitude, son fils, R.L, venait leur rendre visite une fois par semaine. Bien qu'il n'est qu'à son vingt et unième printemps, R.L a préféré quitter le foyer parental et a choisi de vivre indépendant de ses parents. Pour gagner sa vie, il a décidé de se lancer dans le commerce des épices. D'un aide-commerçant, il est devenu commerçant des épices (Âttar) qu'il vendait dans un local loué au quartier Sidi Maârouf, à Casablanca. Le jeune homme s'occupait également d'un local commercial situé au rez-de-chaussée d'un immeuble encore en construction sis lotissement Zoubir II, quartier Al Oulfa. Ce local lui a été confié provisoirement par le propriétaire de l'immeuble, un MRE. Bien qu'il vit indépendant de ses parents, R.L ne leur a pas tourné le dos. Au contraire, il leur rendait visite au moins une fois par semaine. C'est la première fois que le jeune homme tarde à venir. Inquiet, l'hadj n'a pas pu patienter une seconde de plus. Il a décidé d'aller le voir. L'hadj a pris un taxi à destination du quartier Sidi Maârouf. En arrivant devant le commerce de son fils, il a remarqué que la porte était fermée. Étrange ! Son fils n'a jamais fermé son commerce. L'hadj a pris une fois encore un autre taxi. Sa nouvelle destination ? Le local situé au lotissement Zoubir II, au quartier Al Oulfa. Le rideau du local était également baissé. Il a frappé à la porte. Pas de réponse. Les battements du cœur de l'hadj s'accélèrent au rythme des coups qu'il donne au rideau qui ne s'ouvre pas. Quelques curieux ont rejoint l'hadj. Ils ont senti une odeur fétide et puante qui venait de l'intérieur. De quoi s'agit-il ? L'hadj s'est rendu illico au commissariat de police. Car l'odeur répugnante lui a mis la puce à l'oreille. Les éléments du district de Hay Hassani-Aïn Chok se sont dépêchés sur les lieux. Ils ont bel et bien senti l'odeur fétide. Contactant le procureur du Roi, ils sont arrivés à recevoir les instructions d'ouvrir le rideau. Pas moins de quelques minutes, le rideau a été ouvert et les policiers étaient à l'intérieur du local. En cherchant à gauche et à droite, ils ont découvert le cadavre du jeune R.L couvert par des débris, présentant une grave blessure au niveau de la tête. Du premier constat, les enquêteurs ont déduit qu'il s'agit d'un acte criminel. Qui l'a perpétré? Les enquêteurs ont mené une opération de ratissage autour du local. Le bilan de cette opération était négatif. Les limiers se sont alors déplacés au quartier Sidi Maârouf avec l'espoir de recueillir quelques informations susceptibles de les aider à mettre la main sur l'auteur du crime. Suite aux investigations menées, les limiers ont appris que le défunt était en compagnie la dernière fois avec H.K, âgé de dix-huit ans, issu du douar Aït Moussa, commune rurale Sidi Regragui, caïdat de Taftachete, province d'Essaouira. Ils ont appris que ce dernier partageait avec lui le local de Zoubir II. Les enquêteurs l'ont cherché vainement à Casablanca. Et par la coopération des éléments de la gendarmerie de la région d'Essaouira, ils sont arrivés à l'arrêter et de le conduire à Casablanca. «Oui, je l'ai tué», avoue-t-il. Samedi 29 avril, H.K a acheté des épices d'une valeur de 400 dirhams de chez son ami, R.L. À bord du vélomoteur de ce dernier, ils sont arrivés au local du lotissement Zoubir II. Là, H.K a versé à son ami la somme de 200 dirhams avec l'intention de lui donner le reste de la somme ultérieurement. R. L, qui a remarqué l'argent dans la poche de son ami, a refusé. Il a même tenté de prendre l'argent par la force. Une dispute ne tardera pas à éclater entre les deux amis. Des reproches qui ont cédé la place aux mains. Des coups ont été échangés. Pour se défendre, H. K a saisi une barre en fer et a asséné un coup fatal au niveau de la tête de R.L. Ce dernier a passé en un clin d'œil de vie au trépas. En tirant le cadavre de son ami dans un coin du local et le couvre de débris, H.K s'est allongé sur le lit pour dormir. Seulement, l'image de son ami mort lui a hanté l'esprit. Il décide alors d'aller à son douar.