Le président du CORCAS est l'invité, mardi 18 avril, de l'émission «Hiwar» sur la TVM où il va certainement parler de son modèle d'autonomie pour le Sahara et marteler que les grands projets socio-économiques dans la région sont à la charge de l'État. Les membres du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) se sont séparés au début de la semaine dernière après l'élection à Rabat du bureau comprenant plusieurs vice-présidents. Or, le vrai travail, raison d'être de cette instance, ne fait que commencer, Khalli Hanna et ses hommes devant logiquement rester sur place pour mettre au point une feuille de route pour les actions concrètes à entreprendre. L'idée essentielle, condition sin qua none de la réussite de la mission du Corcas, est de dépasser les surenchères et les réalités tribales pour instaurer rapidement une logique démocratique à l'intérieur du Conseil. En attendant, une fringale de communication s'est emparée du président du Corcas Khalli Hanna Ould Rachid qui moins d'un mois après sa nomination, le 25 mars 2006, a fait le tour des médias nationaux. On ne voit que lui. Mardi 18 avril, il est encore l'invité de l'émission «Hiwar» de Mustapha Alaoui sur la TVM où il va certainement parler de son modèle d'autonomie pour le Sahara et marteler que les grands projets socio-économiques dans la région sont à la charge de l'État. Le discours du député-maire de Laâyoune laisse croire qu'il a été adoubé pour organiser, fut-il légitime, le partage des richesses du Sahara entre tribus. Tout à son euphorie médiatique, Khalli Hanna pense-t-il que d'autres licences, après la surexploitation des autorisations de pêche et de sable, ne vont pas tarder à être distribuées entre les Sahraouis de l'intérieur ? Grave malentendu. “En fait, le Corcas et ses membres n'ont qu'un partage équitable à faire, celui des rôles pour contribuer au règlement définitif du problème du Sahara“, indique un observateur privilégié des affaires sahraouies. “Pour cela, on attend d'eux de prendre langue avec tous leurs sœurs et frères sahraouis - y compris les cadres du Polisario- là où ils se trouvent“, ajoute-t-il. Il s'agit de les convaincre par le dialogue d'abandonner la RASD - un projet irréalisable- pour regagner la patrie dans le cadre de l'autonomie qui se dessine pour les provinces du sud. En un mot, Khalli Hanna est appelé à mener campagne avec son bagout habituel non pas à l'intérieur du Royaume- les Marocains étant convaincus de la justesse de leur cause- mais auprès de Abdelaziz et les siens qui rêvent d'un destin impossible pour la région. Et si Khalli Hanna, d'un tempérament heurté et peu consensuel, n'était pas la personne indiquée à l'usage ? Peut-il devenir malgré tout, dans la période sensible actuelle, un responsable fédérateur et porteur de tempérance pour de vrais compromis ? Certes, d'aucuns considèrent qu'il est probablement juste l'homme de la transition. Mais ne prend-on pas le risque entre-temps de retarder la montée en puissance du Corcas sur lequel tous les protagonistes ici et ailleurs fondent de grands espoirs? “Sur TVM, avec Mustapha Alaoui, explique un membre du Conseil, Khalli Hanna Ould Rachid est amené en tout cas à faire un vrai effort de communication pour donner de lui une image de sérénité et d'union “.