Le président Bachar Al-Assad et son vice-président Farouk Al-Chara ont accepté pour la première fois de recevoir la commission d'enquête des Nations Unies sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le président syrien, Bachar Al-Assad, et le vice-président, Farouk Al-Chara, ont accepté de rencontrer, au mois d'avril, les enquêteurs de la commission onusienne chargée d'élucider l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, révèle le dernier rapport de la commission, remis au Conseil de sécurité mardi 14 mars. Les précédents rapports sur l'attentat à la bombe qui avait fait 22 autres victimes, le 14 février 2005 à Beyrouth, avaient mis en cause de hauts responsables des services de sécurité syriens et libanais. Ces auditions, prévues dans le courant du mois de mars, marquent un changement significatif dans la position de l'exécutif syrien, qui avait jusqu'ici toujours refusé de se soumettre aux requêtes de la commission d'enquête des Nations unies. Dans son rapport, le chef des enquêteurs, Serge Brammertz, a informé mardi le Conseil de sécurité de l'ONU qu'il était parvenu à un accord avec la Syrie prévoyant la coopération totale de Damas avec la commission. «Les autorités syriennes se sont ainsi engagées à interpeller toutes les personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'assassinat de Rafic Hariri, alors qu'elles avaient jusqu'à maintenant refusé de le faire», a-t-il précisé. Les enquêteurs affirment en outre se rapprocher d'une compréhension détaillée de la manière dont le meurtre a été planifié et se disent confiants de parvenir à éclaircir ce crime grâce, en partie, à une meilleure coopération de la Syrie. Ce nouveau rapport est le premier depuis que le juge belge Serge Brammertz a remplacé en janvier l'Allemand Detlev Mehlis à la tête de cette instance chargée de faire toute la lumière sur l'assassinat, le 14 février 2005, de l'ancien chef du gouvernement libanais à Beyrouth. Mais le magistrat belge fournit moins d'informations que son prédécesseur, qui avait accusé des responsables des services de renseignement syriens et libanais d'être mêlés au meurtre du porte-drapeau du camp anti-syrien au Liban et qui avait cité plusieurs noms de suspects. Les précédents rapports d'étape de la commission d'enquête, rédigés par le prédécesseur de Serge Brammertz, le magistrat allemand Detlev Mehlis, avaient clairement mis en cause Damas et plusieurs responsables syriens, dont le propre beau-frère de Bachar el-Assad, le général Assaf Shawkat, chef des renseignements militaires. La Syrie a toujours rejeté les accusations des enquêteurs. Rafic Hariri a été assassiné le 14 février 2005 dans un attentat à l'explosif à Beyrouth, qui avait coûté la vie à au moins 18 autres personnes. Il a été aussitôt imputé par l'opposition anti-syrienne aux régimes libanais et syrien. L'assassinat de Rafik Hariri a accéléré le retrait des troupes syriennes, qui se trouvaient au Liban depuis 29 ans. En avril de la même année, les troupes syriennes ont quitté le pays conformément à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU.