Selon certains analystes, le président syrien s'est rendu en Arabie saoudite dans l'espoir de parvenir à une formule acceptable pour son audition par la commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Rafic Hariri. Ces derniers jours, Bachar Al-Assad a multiplié les rencontres. Sa visite en Arabie saoudite a poussé certains analystes avertis à affirmer que le président syrien est à la recherche d'une formule acceptable pour son audition par la commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Rafic Hariri. En effet, cette commission a indiqué avoir reçu « une réponse syrienne à la fin du week-end » sur une demande d'audition de Bachar Al-Assad et de son ministre des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh. Jusqu'à hier dans l'après-midi, cette commission n'a pas voulu dévoiler la teneur de cette réponse. Si les responsables onusiens préfèrent garder toujours le mutisme, les médias, notamment ceux du pays du cèdre, ne sont pas allés par quatre chemins. C'est ainsi que le journal libanais « An-Nahar » a dévoilé la formule selon laquelle le président syrien devrait témoigner dans cette affaire d'assassinat de l'ex-président libanais. La proposition avancée par l'Arabie saoudite serait qu'un représentant du président syrien rencontre la commission d'enquête qui lui soumettra les questions à poser à Bachar Al-Assad, celui-ci y répondant par écrit, selon « An-Nahar ». Pour sa part, le quotidien arabophone « Al-Hayat » a affirmé que Farouk al-Chareh a accepté de rencontrer les membres de cette commission onusienne. «Il y a des tentatives pour parvenir à une formule sur une rencontre entre Bachar Al-Assad et la commission d'enquête dans un cadre non officiel » a noté ce journal en annonçant que le président syrien étudiait toujours sa réponse. Dans ce sens, un analyste syrien, sous couvert d'anonymat, a affirmé que des efforts sont conduits par l'Egypte ainsi que l'Arabie saoudite pour trouver un compromis en ce qui concerne l'audition de Bachar Al-Assad. Dans une interview accordée à l'hebdomadaire dominical égyptien « al-Asbouaa», le président syrien a tenu à préciser que la demande de la commission de l'entendre n'était « pas la première du genre ». Et de souligner que le chef de l'Etat jouissait d'une « immunité internationale ». En effet, la pression sur la Syrie est montée de plusieurs crans avec la fracassante et scandaleuse sortie médiatique de Abdel Halim Khaddam sur une chaîne de télévision arabe. L'ex-vice-président syrien a déclaré, fin décembre dernier, que Bachar Al-Assad avait proféré des menaces contre Rafic Hariri avant sa mort. Vivant à Paris après sa démission de ses fonctions en juin 2005, il a été entendu la semaine dernière par la commission d'enquête de l'Onu. Après les déclarations de Abdel Halim Khaddam, la communauté internationale réclame désormais une coopération syrienne illimitée. Les derniers développements de l'enquête sur le meurtre de Rafic Hariri devraient commencer à paraître avec l'audition de Bachar Al-Assad et de son ministre des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh.