Fierté ! tel est le 1er mot qui me vient à l'esprit. En écoutant ces jeunes s'exprimer ce samedi, j'ai pu mesurer le chemin parcouru par eux : de sceptiques, hésitants, fébriles... ils sont devenus plus sûrs d'eux-mêmes, plus confiants, faisant preuve d'esprit d'initiative, conscients de leur potentiel et de la valeur de l'engagement associatif. Plus de 200 jeunes de quartiers populaires de différentes villes du Royaume, attentifs pendant plus de 3 heures. Vingt-deux jeunes prenant la parole à la tribune pour traiter avec franchise et intelligence de sujets touchant leur vie au quotidien. Un parterre des personnalités soucieuses de répondre concrètement aux interrogations et aux attentes de ces jeunes... tel est le moment privilégié que j'ai pu vivre le 7 mars -à la CDG- lors du «grand oral de la jeunesse» organisé par les associations de jeunes du réseau Maillage. Pour une fois, je voudrais consacrer cette chronique à mes impressions personnelles sur ce parcours militant mené au sein de notre jeunesse depuis maintenant 4 ans. Fierté ! tel est le 1er mot qui me vient à l'esprit. En écoutant ces jeunes s'exprimer ce samedi, j'ai pu mesurer le chemin parcouru par eux : de sceptiques, hésitants, fébriles... ils sont devenus plus sûrs d'eux-mêmes, plus confiants, faisant preuve d'esprit d'initiative, conscients de leur potentiel et de la valeur de l'engagement associatif. Fierté aussi de ce qu'ils ont su faire de leurs associations sur le terrain et du réseau Maillage qui les rassemble, sans gros moyens et avec peu d'expérience. Fierté de voir ainsi un vrai mouvement de jeunesse, indépendant, fait de jeunes par les jeunes pour les jeunes réussissant à accomplir en 5 ans ce que d'aucuns prétendant agir «pour» eux, n'ont pas su faire en 30 ans. Un véritable mouvement associatif -sans «gourou»- sans volonté hégémonique, émanant du «Maroc d'en bas» (de bidonvilles tels Akreuch, Aïn Khalouia, Lguich Loudaya... de quartiers tels Derb Soltane, Hay Mohammadi, Hay Salam, Yacoub El Mansour, ancienne médina etc). Et pourtant... je me souviens avec précision du scepticisme, de l'incrédibilité voire des ricanements qui ont accompagné leurs premières actions et à titre personnel des insanités, rumeurs et autres mesquineries qui ne m'ont pas (et ne me sont pas) été épargnés par un certain «microcosme»... Mais l'engagement associatif n'est pas un long fleuve tranquille et celui qui s'y engage doit savoir -notamment dans notre pays- à quoi s'attendre. Par contre, cet engagement apporte son lot de satisfaction, de «récompenses» morales. La mienne est de voir aujourd'hui ces «graines de citoyens» semées il y a 4 ans, donner aujourd'hui des pousses prometteuses. Même si le chemin est encore long et malgré les obstacles, les défections, les manipulations... ces jeunes se sont engagés sur la voie de l'avenir! Fierté encore de voir l'attachement à leur pays, leur patrie, reprendre des couleurs, de voir la confiance et le respect qui les lient à notre Souverain -dont ils savent pertinemment interpréter et ressentir les discours et les actions. Fierté aussi de les voir s'asseoir à des tables de réunion avec les walis, les gouverneurs, les élus et autres responsables... faisant fi de cette stigmatisation que l'on veut leur coller péjorativement de «Ouled el makhzen». Ouled el Bled! Voilà ce que sont ces jeunes aujourd'hui : mieux affirmés dans leur identité, mieux assurés dans leur parcours, plus confiants en eux-mêmes et en leur avenir. Alors bien sûr notre objectif d'insertion sociale de cette jeunesse en est encore à ses débuts, le travail qu'il nous reste à accomplir est considérable, les poches de résistance et de médisance ne se tairont pas aisément... mais sûrs de la justesse de notre parcours, nous le poursuivrons. Cette fierté que je ressens, je sais que nous sommes un grand nombre à la partager ; soyons fiers de nos jeunes, pour qu'eux-mêmes le soient.