Après l'échec du projet de mise en place d'une commission d'enquête par les conseillers, les députés se saisissent de la balle au bond. Ils ont décidé de créer une mission pour s'enquérir de la situation du football national et du sport en général. Abdelouahed Radi est partant. Le dossier du sport national et du football en particulier n'en finit pas de susciter les passions. Après l'échec de la mise en place d'une commission d'enquête pour éclaircir les dessous des déconvenues du football national, ce sont les députés qui montent au créneau pour se saisir de ce dossier. Mercredi 1er mars 2006, une réunion au sein de la commission des secteurs sociaux, présidée par l'USFP Abdeljalil Boukettassa, a décidé de confier à certains membres de cette commission une mission pour l'élaboration d'un rapport sur l'état du sport en général avec une focalisation sur le football et l'athlétisme. Cette initiative est pilotée par l'USFP et l'Alliance socialiste (PPS et Al Ahd) et entre dans le cadre de ce que permet le règlement intérieur de la première Chambre et notamment l'article 35 stipulant que les députés, dans le cadre d'une commission permanente, peuvent mettre en place une mission pour s'enquérir d'un sujet intéressant toute la société, d'un aspect de l'action gouvernementale ou de l'application d'un texte de loi. Sauf que cela doit se faire avec l'accord du bureau de la Chambre en question, ce que Abdelouahed Radi n'a pas hésité à faire. C'est à ce dernier d'ailleurs que devra être remis le rapport de cette mission. Concrètement, apprend-on auprès de la commission des secteurs sociaux, les neuf membres de cette mission (présidée par Abdeljalil Boukettassa) devront, dans les jours à venir, rencontrer le Premier ministre en sa qualité de "tuteur" du secteur des sports, mais aussi les présidents ou hauts responsables de fédérations royales du foot et de l'athlétisme. Cette mission prévoit également d'étendre ses "recherches" aux clubs et ligues. Son travail pourra toutefois faire face à d'éventuels écueils législatifs. Un spécialiste de la chose parlementaire s'interroge par exemple sur l'éventuel degré de coopération des fédérations surtout que ces dernières ont le statut d'associations régies par le Dahir de 1958.Quant au devenir de son rapport, cela dépendra de la suite qui pourra être donnée par le président de la première Chambre. Mais le débat semble déjà initié dans l'hémicycle et la reprise, en avril, pourra s'avérer assez animée. Selon des sources à la commission des secteurs sociaux, tous les groupes parlementaires sont représentés au sein de la mission nouvellement créée. Les islamistes du PJD y figurent en la personne du député Abdessamad Haïkar. Cette initiative, selon le règlement intérieur de la première Chambre, n'a rien à voir avec une commission d'enquête parlementaire qui nécessite, elle, l'adhésion de la majorité des membres de l'une ou l'autre Chambre. Une simple parade ? Les conseillers adorent les calendes grecques Il en était question depuis plusieurs semaines, mais elle ne sera pas pour demain. À l'initiative du groupe USFP à la Chambre des conseillers, ces derniers ont essayé de mettre en place une commission d'enquête parlementaire après le périple égyptien du Onze national. Mostafa Oukacha, depuis, a beau envoyer des lettres de relance aux présidents des groupes de cette Chambre, rien n'y fait. Nécessitant au moins les signatures de 136 conseillers, les initiateurs de cette commission d'enquête (mort-née) peinent à convaincre leurs camarades. Aux dernières nouvelles, au moins quarante signatures manquent à l'appel. Les conseillers semblent avoir d'autres chats à fouetter et notamment la préparation de la reprise en avril. Celle-ci sera marquée par le renouvellement du tiers de la Chambre.