Annoncé en grande pompe au début de ce mois, le projet d'enquête parlementaire sur la débâcle du football national s'enlise à la deuxième Chambre. Plus de vingt jours après l'annonce du projet de sa création, la commission d'enquête sur la crise qui secoue le sport national en général, et le football en particulier, n'est toujours pas en place. Avec l'Alliance socialiste et la Confédération démocratique du travail (CDT), l'USFP, -qui est l'instigateur de ce projet-, reste le seul à avoir, officiellement, apporté les signatures exigées, à la Chambre des conseillers, pour la création de cette commission. Selon des sources à la Chambre des conseillers, le nombre des signatures jusqu'ici recueillies serait seulement de 43. Ce qui reste pour le moment très insuffisant, le nombre requis étant de 136. Ces balbutiements, que connaît cette opération, font du coup planer un doute sérieux sur l'existence d'une volonté réelle pour faire la lumière sur les tenants et les aboutissants d'une crise qui frappe de plein fouet le sport, et plus particulièrement un football national qui n'en finit pas d'essuyer les revers. Qu'est-ce qui empêcherait alors les 93 autres conseillers d'apporter leur soutien pour que la commission en question soit mise sur pied et entreprenne son enquête sur les raisons objectives des défaillances en série du ballon rond national. Des informations concordantes, que nous avons recueillies auprès de parlementaires, font état du même constat : le «caractère embarrassant» du dossier. Les responsables en cause verraient d'un mauvais oeil, le fait d'être convoqués. Et puis, ajoutent certains, la sacro-sainte réputation de la FRMF risque de voler en éclats si la responsabilité de ses dirigeants est mise en cause. «La FRMF pourrait perdre en crédibilité auprès des instances footballistiques internationales », a-t-on mis en garde. Mais voilà, quelle réponse sera apportée à la colère, voire l'indignation, d'une opinion publique nationale qui a de la peine à comprendre, d'une part, l'insoutenable élimination de notre sélection de la Coupe du monde 2006 (Allemagne), et de l'autre, la triste mésaventure du Onze national du côté du Caire, lors de la CAN 2006 ? Tout bien considéré, les « représentants de la Nation » vont-ils accéder à une demande citoyenne de plus en plus forte ? Reste maintenant à savoir si les conseillers sont d'abord là. Contactés par « ALM », une bonne part des députés de la Nation se trouvent en vadrouille à l'étranger. Le groupe du Parti de l'Istiqlal serait actuellement en tournée en Asie, idem pour des responsables du parti de l'Union Démocratique (UD) qui se trouvent en «visite de travail» sous d'autres cieux. Cette «escapade» risque de se prolonger davantage, la deuxième session printanière du Parlement ne se tiendra qu'en début avril. En attendant, les «stratèges» des défaites à répétition du sport national continuent de courir.