La Chambre des représentants a annoncé, mercredi, sa décision de créer une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur les événements qui ont secoué la ville de Sidi Ifni le 7 juin dernier. Dérive ou pas, l'opinion publique nationale a le droit de savoir. C'est au nom de ce droit que les représentants de la Nation viennent de prendre une initiative qui ne manquera pas de faire date. Mercredi dernier, un communiqué de la Chambre des représentants indique que «suite aux incidents qu'avait connus récemment la ville de Sidi Ifni et aux informations et rumeurs contradictoires véhiculées à ce sujet, il a été convenu de constituer une commission d'enquête parlementaire chargée de recueillir les informations relatives à ces événements». Le même communiqué, dont copie est parvenue à ALM, souligne que «la présidence de la Chambre des représentants avait reçu auparavant une correspondance des députés dans laquelle ils demandent la formation d'une commission d'enquête parlementaire, en application des dispositions de l'article 42 de la Constitution et des articles 167, 168 et 169 du règlement intérieur de la Chambre des représentants». Cette initiative, qui a été adoptée à l'unanimité des membres de la Chambre des représentants, intervient alors que des flots de rumeurs circulent depuis samedi 7 juin, sur les dégâts auxquels aurait donné lieu l'intervention des forces de l'ordre pour mettre fin au blocus du port de Sidi Ifni, qui, selon les autorités officielles, a été assiégé, du 30 mai jusqu'au 6 juin, par des activistes de deux ONG nationales, en l'occurrence l'ANDCM (Association nationale des diplômés chômeurs au Maroc) et Attac Maroc (altermondialiste). «Nous voulons savoir ce qui s'est réellement passé à Sidi Ifni», a affirmé (voir l'entretien ci-dessous) le président de la Chambre des représentants, Mustapha Mansouri. Ce dernier, tout en insistant sur le devoir des députés d'établir la vérité sur les émeutes de Sidi Ifni, a déploré les cascades de rumeurs contradictoires, et non vérifiées, colportées par certains médias internationaux qui ont fait état de « victimes mortelles »( !). Certains supports, agences de presse et chaînes de télévision, avaient évoqué un nombre de morts variant entre 10 et 20. Les autorités publiques, ainsi que le corps médical de l'hôpital de Sidi Ifni, avaient démenti ces rumeurs, en affirmant avoir enregistré seulement des blessés, dont des éléments des forces de l'ordre. L'Association le Sahara marocain (ASM) était montée pour sa part au créneau pour dénoncer les rumeurs. «Aucune personne n'était décédée, ni parmi les manifestants ni parmi les forces de l'ordre», avait indiqué un communiqué de l'ONG, en appelant à «la vigilance contre les ennemis du Maroc». C'est dans ce contexte qu'intervient l'initiative de constituer une commission d'enquête parlementaire. Selon le président de la Chambre des représentants, M. Mansouri, les députés seront appelés à tenir une réunion en début de semaine pour l'installation de cette commission, affirmant que tous les groupes parlementaires, majorité et opposition confondues, y seront représentés. Lors de cette réunion, les députés procèderont à l'élection du président, du rapporteur et des membres de cette commission qui annoncera les résultats de son travail dans les trois mois à venir.