Cinq personnes poursuivies dans une affaire d'exorcisme qui avait coûté la vie, en août 2004, à Latifa Hachmi, une jeune femme d'origine marocaine, ont été condamnées, jeudi par le tribunal correctionnel de Bruxelles, à des peines de prison avec sursis allant de cinq ans à huit mois. Le tribunal a ainsi condamné le maître exorciste à cinq ans de prison avec sursis et le mari de la défunte, Mourad (27 ans) à quatre ans avec sursis alors que les trois autres personnes ont écopé de peines légères. Le tribunal a rejeté la demande de la partie civile et du procureur de porter l'affaire devant la cour d'assises. Latifa Hachmi, 22 ans, est décédée le 5 août 2004 dans un hôpital bruxellois des suites des sévices dont elle avait été victime lors d'un rituel d'exorcisme officié par Xavier dit Selim M. (26) et Jamila Z. (37 ans). La jeune femme, qui se désolait de ne pas avoir d'enfant, aurait été convaincue par son mari de subir des rituels d'exorcisme. La défunte avait été acculée par ses "thérapeutes" à prendre des bains d'eau chaude et porter jour et nuit un casque audio où des textes du Coran étaient enregistrés. Ils lui avaient aussi conseillé de ne pas se nourrir, "car le fait de manger donnait de la force aux démons". L'autopsie a révélé non seulement des hématomes de la tête aux jambes, témoignant que la victime avait été rouée de coups, mais aussi une fracture du larynx, laissant à penser qu'elle aurait été étranglée.