Le film «La symphonie marocaine» sortira en salles le 1er février prochain. Dans ce long-métrage, le réalisateur Kamal Kamal révèle son talent de scénariste, de réalisateur mais aussi et surtout de musicien. Un film à voir et à écouter… A l'approche de la sortie nationale du film «La symphonie marocaine», le suspense atteint des sommets. Les très bons échos qu'a suscités ce film à Tanger en décembre dernier, lors du 8ème Festival national du film (FNF), planent encore et toujours. Ce film n'a certes pas été récompensé par le jury long-métrage, ce que plusieurs festivaliers ont regretté, il a toutefois été gratifié d'une standing-ovation aussi chaleureuse que révélatrice. Ce long-métrage promet de caracoler en tête du box-office national après sa sortie très attendue au début du mois prochain sur les grands écrans. Avec ce film, le deuxième de Kamal Kamal après « Taïef Nizar », l'émotion ne manquera pas d'être au rendez-vous. Le réalisateur, qui a également écrit le scénario du film, s'est d'ailleurs beaucoup investi dans l'histoire. Contacté par « ALM », Kamal Kamal nous a dit qu'il a pu réaliser avec ce film un rêve qu'il a toujours caressé : monter une symphonie. Le musicien, lauréat du Conservatoire de la ville d'Oujda, peut s'estimer heureux à cet effet. Dans le film, il nous livre un beau remake de quelques beaux titres du répertoire de Jil Jilala et Lemchaheb, respectivement « Dart bina doura » et « Khlili ». « En procédant à un nouvel arrangement de ces chansons, je voulais d'abord rendre hommage à deux groupesphares qui ont bercé plusieurs générations pendant trente ans et faire honneur à toute la chanson marocaine», nous a expliqué Kamal Kamal. Au-delà de la musique marocaine, le réalisateur triomphe en général à la musique qui, en plus de sa vertu thérapeutique indéniable, s'avère, comme le montre le film, un levier de promotion sociale. Les héros du film, qui ne sont que des marginaux, ne doivent leur salut qu'à leur don pour la musique. Avec l'écrivain russe Dostoïveski, on est tenté de dire en paraphrasant que seule la musique « peut sauver le monde ». Dans le film de Kamal Kamal, ce salut, les marginaux l'ont dû en effet à la musique, preuve par la fin du film couronnée en apothéose par le déplacement très significatif d'une « Princesse » pour assister à leur concert. Le casting de Kamal Kamal est venu par ailleurs servir la thématique de son film, sachant que le réalisateur a fait appel à un acteur issu d'une grande famille de musiciens, qui n'est autre que l'interprète-compositeur Younès Megri. Avec, entre autres stars montantes du cinéma national, tels que Aziz Hattab, ou plus encore Rafik Boubker, Younès Megri a su donner au jeu une sincérité et une profondeur désarmantes. L'une des rares « fausses notes » dans cette « Symphonie », c'est la digression regrettable que nombre de cinéphiles n'ont pas manqué de relever lors de la présentation de ce film à Tanger : il s'agit d'une séquence qui montre, par un effet rétroactif, le personnage interprété par Younès Megri, un lance-roquettes sur les épaules pour faire sauter un bus transportant des enfants israéliens. Autre séquence de plus, si ce n'est de trop, est celle qui montre encore ce personnage sur les camps de Sabra et Chatilla, après le tristement célèbre génocide anti-palestinien perpétré par le criminel Sharon. La troisième et dernière séquence à revoir, est celle qui montre le même personnage la main dans le sac d'une dame, jugée inconvenable quand bien même l'argent volé serait destiné à l'achat d'un instrument de musique. Ce sont là les seules ombres au tableau. Mais voilà, ces séquences, qui ont choqué le public, ont été bel et bien sucrées, nous a rassuré Kamal Kamal. En procédant à ces modifications, ce réalisateur de talent aura fignolé un film qui fait honneur à un cinéma national en plein essor.