Le syndicat des enseignants du supérieur (CNES) a annoncé, lors d'une réunion de son conseil national, mardi, un débrayage pour le 24 janvier prochain, pour appuyer les revendications des enseignants de l'université relatives notamment à l'élaboration du statut de l'enseignant-chercheur, la grille des salaires et le problème du logement, rapporte mercredi la presse algérienne. Le principe de ce débrayage a été arrêté, lors d'une réunion tenue en décembre dernier à Oran, consacrée à la mise au point du programme d'action du syndicat pour l'année 2006, indique-t-on. Les enseignants universitaires des 8 facultés d'Alger devraient ainsi tenir, lors de cette journée de protestation, une assemblée générale, au cours de laquelle ils devraient débattre, selon la même source, d'une proposition de grève d'une semaine, du 25 février au 2 mars. Selon la presse, "le malaise" dans lequel plongent les enseignants de l'université s'expliquerait par le refus des pouvoirs publics de "discuter de la grille des salaires" et le fait qu'aucune avancée n'avait été enregistrée sur les dossiers du logement et de la gestion actuelle de l'université. Pour la section syndicale d'Alger, écrit le journal Liberté, "cette gestion est marquée du sceau de l'opacité et du clientélisme des stages et des bourses d'études à l'étranger ainsi que par des dysfonctionnements: marginalisation du corps enseignant, gestion irresponsable du problème de la soutenance de la thèse de doctorat d'Etat, absence de plan de gestion de la carrière des enseignants et d'une politique claire et rationnelle de formation, déficit chronique en enseignants permanents". Le syndicat convient, pour ces raisons, d'"une contestation graduée", qui commencera le 24 janvier, par un débrayage à l'échelle nationale. Outre une semaine de grève (25 février-2 mars), dont le principe sera voté le 24 janvier prochain, le syndicat rappelle qu'une grève "ouverte" est prévue pour le mois de mai prochain. "Nous ne pouvons pas nous comporter en simples spectateurs. Notre responsabilité et notre dignité sont pleinement engagés", souligne la section syndicale de Bab Ezzouar (Alger), qui estime qu'"aucun redressement possible du pays ne peut être sérieusement envisagé sans un redressement de l'université algérienne et du système éducatif dans sa globalité". Ces débrayages interviennent au lendemain d'une grève de deux jours des enseignants du primaire et du secondaire, lundi et mardi, qui a paralysé le secteur, sur l'ensemble du territoire algérien, en dépit d'une décision de justice jugeant illégal le mouvement. Les syndicats autonomes des enseignants revendiquaient une augmentation des salaires, la retraite à cent pour cent, et la reconnaissance des organisations syndicales, non agrées par les pouvoirs publics. Le ministère de l'éducation avait menacé les enseignants grévistes de ponctions sur les salaires et les primes de rendement.