«Avec les nombreux défis causés par les différentes crises, PAGE s'engage à aider ses partenaires au Maroc à accélérer leur transition énergétique, à aligner les stratégies de reprise et à protéger les gains déjà réalisés vers une économie plus verte et inclusive». C'est autour de l'économie verte au Maroc que se tient actuellement la première édition des journées «Carrefour vert» (Green Crossroads) du programme de partenariat d'action en faveur de l'économie verte (PAGE). Cet événement de trois jours est organisé par des institutionnels de renom à l'instar de l'ONUDI, le PNUE, le PNUD, l'OIT et UNITAR et ce dans une approche partenariale avec le ministère de la transition énergétique et du développement durable en tant que point focal national. L'occasion étant de présenter les recommandations de l'étude sur l'économie verte menée dans le cadre du PAGE. L'idée étant également de définir en concertation avec les parties prenantes le futur plan d'action du programme qui sera déployé au niveau national par les agences onusiennes partenaires. «Avec les nombreux défis causés par les différentes crises, PAGE s'engage à aider ses partenaires au Maroc à accélérer leur transition énergétique, à aligner les stratégies de reprise et à protéger les gains déjà réalisés vers une économie plus verte et inclusive», peut-on relever de Sanae Lahlou, représentante pays de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI, agence lead du PAGE au Maroc). Pour sa part, Rachid Firadi, directeur de la coopération internationale, des partenariats et de la communication au ministère de la transition énergétique et du développement durable, affirme que «le programme PAGE est en ligne avec la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), le Nouveau modèle du développement et les engagements du Maroc au niveau international». Les principaux objectifs de l'étude Dans son étude globale sur l'économie verte et inclusive au Maroc, PAGE trace les axes à améliorer en matière de politiques macroéconomiques et sectorielles. Cette analyse se veut en effet comme étant «un instrument clé pour l'accompagnement des forces vives du Royaume dans leurs initiatives visant à sécuriser la transition en cours». L'étude établit ainsi un diagnostic détaillé de la situation économique, sociale et économique du Royaume ainsi que des secteurs et thématiques prioritaires tels que l'agriculture, l'industrie, l'énergie, l'eau, l'emploi, la gestion des déchets, la gouvernance, le financement et les objectifs du développement durable. Tenant compte de ce diagnostic, une série de recommandation d'ordre macroéconomique et sectoriel a été émise. Elle composera la majorité des activités à engager dans le cadre de PAGE Maroc par l'équipe interagence en collaboration avec les partenaires nationaux. Elle couvre les deux secteurs économiques prioritaires identifiés par l'étude : l'agriculture et l'industrie, ainsi que trois secteurs transversaux prioritaires : l'énergie, l'eau et la gestion des déchets. L'étude apporte également des recommandations spécifiques pour le financement et la collecte de fonds pour la transition verte des secteurs prioritaires identifiés . L'essentiel des recommandations Sur le plan macroéconomique, l'étude de PAGE recommande d'optimiser l'impact de la transition de certains secteurs à travers une étude d'impact global ainsi que de soutenir une implication forte du secteur privé. Il est également proposé de consolider le débat autour de la fiscalité verte et de réaliser une étude d'impact du nouveau régime. Parmi les recommandations on relève également l'appui à la structuration de l'emploi vert au niveau national ainsi que le soutien du développement d'un écosystème soutenant l'entrepreneuriat vert au niveau national. Sur le plan sectoriel, 4 recommandations ont concerné l'agriculture. L'idée étant de soutenir le secteur à travers une étude relative à la définition d'un plan de renforcement des filières considérées essentielles à la souveraineté alimentaire, de faciliter l'évaluation des rendements des principales productions agricoles ainsi que d'optimiser le système incitatif du secteur en vue de favoriser des pratiques vertes et inclusives. Pour ce qui est de l'industrie, les recommandations portent, entre autres, sur l'accompagnement du Maroc dans l'élaboration d'une feuille de route pour la mise en place d'un écosystème d'entreprises low carbon et intégré ainsi que de soutenir l'élaboration de scénarios et d'objectifs chiffrés de décarbonation pour chacune des branches et filières industrielles en étroite collaboration avec les territoires, les entreprises et les départements concernés. Pour le secteur de l'énergie, l'accent a été mis sur l'accompagnement de la vraie transition du secteur énergétique, l'appui à la décarbonation de l'économie nationale et l'analyse des incitations nécessaires pour garantir le financement de la maîtrise/efficacité énergétique et des opérations d'autoproduction d'énergie. En ce qui concerne la problématique de l'eau, l'étude préconise de soutenir le développement du secteur de l'eau par un appui au renforcement de sa gouvernance, de soutenir les révisions des textes régissant le secteur ainsi que de fournir une assistance technique et un support des projets de renforcement. En matière de gestion des déchets, on retient parmi les recommandations, l'appui au développement du secteur des déchets par une étude relative à la création d'une entité de pilotage, le soutien des projets de valorisation de déchets ainsi que la mise en place d'un dialogue ouvert avec les principales parties prenantes pour définir les obstacles et opportunités. S'agissant du financement et de la collecte de fonds, il a été proposé de réaliser une analyse des instruments freinant la transition verte et inclusive, d'élaborer une feuille de route et une stratégie nationale visant à placer le Maroc en tant que destination principale de fonds de la coopération internationale en matière d'économie verte et inclusive. Il est également recommandé de mobiliser des financements en développant un portefeuille de projets structurés et pertinents, alignés avec les nouvelles orientations et axes prioritaires des bailleurs de fonds, partenaires techniques et financiers et le secteur privé.