Journée de célébration du seuil des 8 milliards atteint par la population mondiale Conscient des enjeux de la croissance de la population dans le monde et en Afrique, le Maroc participe activement au développement du continent africain, à travers diverses initiatives. «Le Maroc, partie intégrante de l'Afrique, de par la géographie, l'histoire et la communauté de destin, toujours très solidaire de ce continent avant et après son indépendance et aujourd'hui dans la lutte pour son développement. C'est ainsi que, malgré ses propres problèmes économiques, le Maroc, le premier investisseur africain en Afrique, prévoit de contribuer au développement des infrastructures africaines où le Gazoduc Nigeria-Maroc est l'un des projets phares de ce continent», indique Ahmed Lahlimi Alami, haut-commissaire au Plan, lors de la journée organisée le 15 novembre 2022 à Rabat par le HCP pour la célébration de l'atteinte du seuil des 8 milliards par la population mondiale. S'exprimant à cette occasion le haut-commissaire au Plan a par ailleurs mis l'accent sur les retards accusés par l'Afrique, notamment en raison du faible niveau de développement de ses infrastructures et une prépondérance de son secteur informel due particulièrement à la faible productivité de son secteur agricole. «L'Afrique subsaharienne devrait voir sa population augmenter pour passer de près de 1,17 à 2,11 milliards en 2050. Ce croît démographique qui s'accompagne d'une population en âge de travailler de plus en plus importante et qui voit dans les pays du Nord l'une des solutions pour échapper au chômage et à la pauvreté, exacerberait la pression sur les pays de la rive Sud de la Méditerranée comme lieu de passage obligé vers l'Europe», indique-t-il. Dans ce contexte, le Maroc qui était pendant longtemps un pays de transit devient un pays d'immigration sous l'effet d'une politique migratoire de plus en plus sélective de la part des pays européens, selon le haut-commissaire au Plan. Pour lui, le Maroc affronte de ce fait la pression de flux migratoires croissants venant du sud du Sahara. A ce titre, Ahmed Lahlimi rappelle que le pays a adopté plusieurs initiatives dans la gestion de ces flux migratoires. Pour ce qui est du HCP, il s'est engagé dans un large programme d'enquêtes et de travaux sur les migrations internationales au Maroc, notamment l'intégration d'un module sur les migrations dans les Recensements généraux des populations et de l'habitat, l'introduction, depuis 2017, d'un module spécifique sur l'immigration dans l ́enquête nationale sur l'emploi, la réalisation de l'enquête sur la migration internationale de 2018-2019 dans ses différentes dimensions (émigration, immigration, migration de retour et intentions d'émigrer de la population non migrante), la mise en œuvre de l'enquête nationale sur la migration forcée de 2021 ainsi que celle sur l'impact de la Covid-19 sur la situation socio-économique et psychologique des réfugiés au Maroc de 2020, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. A cela s'ajoute l'harmonisation des statistiques administratives de la migration internationale. Pour Ahmed Lahlimi, les problèmes et les défis que pose la démographie restent largement tributaires de la capacité des pays en développement, notamment africains, à s'engager dans des modèles de développement appropriés en mesure d'assurer une transformation structurelle permettant de mieux exploiter le croît démographique pour plus de création de richesses et une meilleure répartition des fruits du développement.