Dans le roman «Sur le chemin de l'inattendu» De par son intitulé, le nouveau roman «Sur le chemin de l'inattendu» de l'auteure marocaine Meryem Laslami est susceptible de donner l'impression d'être une œuvre surprenante. Cependant, la lecture de cette publication, éditée par La Croisée des chemins, laisse voir que le lecteur est face à un roman existentialiste sur l'amour. Il l'est de par l'analyse que la romancière fait de ce sentiment à travers les ressentis et les vécus de ses personnages. Dans ce sens, l'écrivaine établit des rapports avec l'intitulé de son livre qui, pour elle, «peut évoquer en apparence une contradiction entre l'idée d'un chemin paisible et rectiligne donc presque prévisible et l'idée de l'inattendu qui vient bousculer cette sérénité proposée par l'image du train qu'emprunte Ali en début du roman». A cet égard, elle explicite que cette image du train, dont le chemin est connu, est troublée par l'état d'âme perturbé d'Ali qui, comme le laisse voir le fil des pages, «ne sait plus quoi penser de son histoire et, a fortiori de lui-même». A cet effet, le roman explique, d'après elle, «comment le contenant (le train) et le contenu (Les émotions troublées et le cœur anéanti d'Ali) peuvent s'opposer dans la même scène ». A ce propos, elle donne l'exemple des apparences trompeuses ou des sourires en coin à l'allure nostalgique, mais qui traduisent de la mélancolie comme essaye de l'exprimer cette phrase du roman: «C'était la discordance de l'amour infidèle» (p.9). «On pourrait voir en ce roman un reflet existentialiste dans la mesure où les protagonistes prennent leurs vies en main à travers leurs décisions. Sous cet angle, nous pouvons imaginer que l'existentialisme prend du sens. Mais pas tout son sens», tempère-t-elle. Quant à ses personnages, «Ali », «Sabrine» et «Hazel», ils ont des caractères marqués par la spontanéité. «Ils ont souvent eu plus de réactions que d'actions», décortique Mme Laslami qui rappelle les thèmes principaux évoqués qui sont la mélancolie, la nostalgie, le moi en souffrance de l'être trahi, le tout accentué par la double trahison et par l'incompréhension, et surtout la dominance de l'émotion sur la raison. «L'être sous la loupe du sentiment. C'est ainsi que le roman pourrait prendre tout son sens sous l'angle du romantisme», nuance-t-elle. Et ce n'est pas tout ! L'écrivaine fait un chevauchement entre des passages dédiés à tout un chacun de ses personnages. De quoi donner l'impression au lecteur qu'ils racontent eux-mêmes leur propre histoire. Sur ce point, elle indique : «Dans le roman, je mets principalement l'accent sur les émotions des différents personnages. A l'image des héros romantiques, souvent à la fois exceptionnels et mystérieux, Sabrine, Ali et Hazel, vont marquer par leurs pensées. Et, au fil des pages nous nous laissons imprégner par leurs différentes personnalités, jusqu'à faire leur connaissance». «Avant de structurer le roman, dans mon imaginaire, j'ai vu vivre mes personnages, et secrètement écouté leurs profondes pensées puis imaginé leurs différentes plumes (ce qui a été illustré à travers leurs correspondances). Ecrire, les décrire est pour moi comme un exercice de respiration. J'inspire ce qu'ils sont et en expirant je les expose aux lectrices et lecteurs. Et là je retiens mon souffle en espérant relever le défi», enchaîne l'auteure qui révèle travailler sur une thèse de doctorat en Droit. «Aussi, j'ai pu «jeter l'ancre» de mon troisième roman, une aventure dans les étreintes de l'amour et des grandes questions psychologiques et expériences qui en découlent», aspire-t-elle.