Il est nécessaire d'ériger la gouvernance et la lutte contre la corruption comme axe principal dans l'élaboration et la préparation des politiques publiques. C'est ce que plaide l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) dont le rapport annuel 2021 a été dévoilé mardi lors de la première réunion de son conseil. Présenté par Mohamed Bachir Rachdi, président de l'Instance, ledit rapport met l'accent sur l'importance de renforcer le niveau de confiance et d'adhésion de toutes les forces vives de la Nation dans les efforts de lutte contre la corruption, en assurant les conditions de promotion d'un mouvement citoyen qui soutient les efforts institutionnels en rejetant et en dénonçant la corruption. Ce rapport braque, entre autres, les projecteurs sur les mécanismes à utiliser afin de garantir un encadrement juridique et réglementaire nécessaire à la réception des plaintes et des dénonciations ainsi qu'à la tenue d'enquêtes et d'investigations. Il s'articule autour de cinq axes principaux, comprenant le diagnostic de la situation de la corruption sur la base d'indicateurs et de rapports nationaux et internationaux. Par ailleurs, M. Rachdi a présenté les rapports thématiques sur «la lutte contre l'enrichissement illicite, qui vise à établir une perspective législative cernant ses différents aspects et empêchant ses manifestations», «l'avis de l'Instance sur le projet de loi n° 01-18 qui modifie et remplace le code pénal», et «la dénonciation de la corruption, pour une dynamique sociétale et institutionnelle à même de lutter contre la corruption». Dans le même sens, l'Instance recommande d'asseoir de nouveaux concepts de service public, encadrés par une gouvernance responsable et orientée par l'approfondissement de la connaissance objective du phénomène de la corruption, afin d'identifier ses manifestations, ses causes et ses répercussions et de mesurer l'impact des actions menées. L'Instance est revenue également dans son rapport sur les travaux d'études et de recherches engagés pour permettre à son Observatoire de préparer les bases de son action à venir et d'anticiper ses missions de collecte et de production de données, d'analyse approfondie de la situation du phénomène de la corruption au Maroc, et d'élaboration et de suivi d'indicateurs objectifs. A noter que ladite réunion fait suite à la nomination des membres de l'instance le 24 octobre dernier. Cette nomination est, selon l'instance, une étape importante qui lui permettra d'exercer pleinement ses missions et ses prérogatives constitutionnelles. La première réunion du comité de l'INPPLC a été une occasion pour rappeler les textes de référence qui définissent les prérogatives constitutionnelles, les orientations royales et la loi n° 46.19. Elle a aussi été une occasion pour évoquer l'identité visuelle de l'Instance et l'accord de partenariat avec le ministère des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.