L'Instance Nationale de la Probité, de la prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) a appelé à s'engager dans une nouvelle phase de lutte contre la corruption, afin de créer une dynamique équilibrée au service d'un développement fort, inclusif et durable. Le président de l'INPPLC, Mohammed Bachir Rachdi a indiqué lors d'une conférence de presse mardi à Rabat, consacrée à la présentation du rapport annuel 2020 de l'Instance, que cette nouvelle phase de la lutte contre la corruption doit reposer sur le principe de l'Etat de droit. Dans le cadre du nouveau modèle de développement (NMD), la transparence et la gouvernance responsable rendent cette phase indispensables pour répondre aux attentes légitimes des citoyens, a souligné M. Rachdi, en précisant que la publication du rapport annuel de l'INPPLC intervient dans un contexte exceptionnel caractérisé par la conjoncture d'un ensemble d'indicateurs et l'engagement pour des réformes profondes, devant garantir aux citoyens la dignité, l'accès équitable à leurs droits et la réponse à leur aspiration légitime à une vie prospère. Le président a souligné que le NMD est au premier plan dans ces indicateurs forts, notant que ce dernier appelle diverses institutions et acteurs du pays à décliner ses dispositions en réformes profondes et en politiques publiques audacieuses. Et d'ajouter que le NMD fait de la gouvernance responsable, de la promotion des valeurs d'intégrité, de la transparence et de la lutte contre la corruption, un socle fondamental pour l'atteinte des objectifs et un garant de la crédibilité nécessaire à la consolidation de la confiance et à la mobilisation la plus large. "Consciente du rôle majeur qu'elle a à assurer au sein d'un arsenal institutionnel renforcé, pour un front anti-corruption, à même d'inscrire durablement le fléau de la corruption au Maroc dans une tendance fortement baissière, l'Instance a continué à anticiper sa situation cible, en poursuivant la consolidation de sa vision et la construction du référentiel et des fondements de son action future", a-t-il soutenu. Malgré les difficultés et les contraintes imposées par la situation transitoire de l'Instance, cette démarche s'est efforcée à rationaliser l'exploitation du facteur temps, des moyens et énergies disponibles, a souligné Rachdi. La mise en place de la loi instituant l'INPPLC est l'un des principaux piliers de cette construction et du cadre global et intégré permettant à cette institution de mener ses missions de manière optimale et d'assumer pleinement ses responsabilités, en conformité avec l'esprit et le texte de la Constitution, a-t-il ajouté. Il a aussi mis en avant la mobilisation de l'Instance pour accompagner le processus d'élaboration de la loi 46.19, jusqu'à son adoption lors de la session extraordinaire du Parlement du mois de mars 2021. Rachdi a estimé que la ratification de cette loi ouvrirait l'horizon vers une mise en œuvre fluide et synergique dans le cadre de la complémentarité institutionnelle qu'exige une dimension des politiques publiques aussi stratégique et transverse que celle de la prévention, la lutte contre la corruption et la promotion des valeurs de probité et de responsabilité dans la gestion de la chose publique. D'autre part, le président a expliqué que le rapport annuel de l'Instance pour l'année 2020 couvre une période transitoire dans la vie de l'Instance, en raison du processus de concertation, de construction et d'élaboration du nouveau cadre légal qui régit ses missions et son action. Cette période a également été marquée par l'impact direct des mesures exceptionnelles liées à la gestion de la pandémie de la Covid-19, et qui ont contraint l'Instance à ne pas réaliser un ensemble de travaux d'enquêtes et d'études de terrains. Le rapport de 170 pages est divisé en quatre sections. La première porte sur le "Diagnostic et l'approfondissement de la connaissance objective du phénomène de la corruption", en mettant en lumière son évolution aux niveaux international, régional et national. La deuxième section intitulée "Suivi du processus législatif et son aboutissement par l'adoption et la publication de la loi 46.19 relative à l'Instance Nationale de la Probité, de la prévention et de la Lutte contre la Corruption", se subdivise en deux chapitres traitant de l'accompagnement du travail parlementaire et l'interaction avec les avis d'instances constitutionnelles. Quant à la troisième section "Avis et recommandations, un axe principal pour opérationnaliser les missions de l'Instance en lien avec l'orientation stratégique, la supervision et la coordination des politiques publiques", elle comporte cinq chapitres qui traitent du cadrage méthodologique des missions de l'Instance dans l'élaboration de ses recommandations, de l'interaction et la réactivité avec les recommandations de l'Instance. La quatrième et dernière section du rapport est consacrée aux "Activités fonctionnelles et promotion du développement et de la coopération", mettant en évidence les activités de coopération nationale et internationale, ainsi que les activités de support.