Lancement d'une campagne nationale du 17 au 27 octobre Le ministère de la santé et de la protection sociale organise du 17 au 27 octobre la 2ème campagne nationale de lutte contre la stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux. Initiée sous le slogan «Les troubles mentaux n'excluent pas la dignité et les droits fondamentaux», cette campagne vise à promouvoir les droits de ces personnes, à démystifier la maladie mentale, déconstruire les préjugés qui lui sont associés. Elle est aussi destinée à sensibiliser les familles, les proches, les professionnels de santé et le grand public à l'importance du soutien dans le processus de guérison. Ainsi, l'organisation de cette campagne est une occasion pour promouvoir la santé mentale, prévenir les troubles mentaux, mettre la lumière sur les problèmes de discrimination et de stigmatisation que connaissent ces personnes et pour réduire l'incidence de ces troubles en agissant avant l'apparition des problèmes sur les facteurs de risque qui menacent la santé mentale des individus. Les troubles mentaux constituent un grand problème de santé publique. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 76 à 85% des personnes atteintes de troubles mentaux sévères ou en situation de handicap lié à ces troubles ne bénéficient d'aucun traitement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. De plus, le risque pour ces personnes d'être victimes de violences physiques est augmenté de 11 à 13 fois. Les enquêtes ont révélé l'impact des attitudes sociales négatives envers les personnes atteintes de troubles mentaux mises dans des conditions précaires, rejetées et marginalisées par la société, du fait de les catégoriser en tant que personnes violentes, impuissantes, inaptes et dénouées de motivation. Cette stigmatisation se répercute sur leur vie quotidienne, leurs relations familiales et sociales et constitue un véritable obstacle à leur insertion sociale. Ainsi, la stigmatisation touche davantage les personnes lorsqu'elle provient des proches et des membres de la famille, alors que le soutien émotionnel de l'environnement familial est un pilier essentiel pour faciliter le rétablissement. Il y a encore quelques mois, le ministre de la santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, avait reconnu que la santé mentale est un problème majeur de santé publique dans notre pays. Il avait indiqué en réponse à une question écrite au Parlement que le phénomène de stigmatisation limite l'accès des personnes atteintes aux soins. Selon les chiffres du ministère, le Maroc compte 343 psychiatres et 214 psychologues dont 200 exerçant dans le secteur privé, 1.335 infirmiers psychiatriques, 16 pédopsychiatres, 14 assistants sociaux et 64 médecins formés à la prise en charge des addictions. Ces ressources sont insuffisantes pour faire face aux taux élevés de personnes atteintes de troubles mentaux et psychologiques. 26% des Marocains souffrent de dépression au cours de leur vie, 9% de troubles anxieux et 5,6% de troubles mentaux. Alors que 1% des Marocains souffrent de schizophrénie.