La visite officielle du président pakistanais, Pervez Musharraf, au Maroc a été l'occasion pour les deux pays de réfléchir aux moyens à même de développer leurs relations politiques. Mais, le développement des relations commerciales avec le Maroc semble être la principale préoccupation pakistanaise. Le président de la République islamique du Pakistan, Pervez Musharraf, a quitté le Maroc, samedi, au terme d'une visite officielle de trois jours dans le Royaume à l'invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Durant son séjour au Maroc, le président pakistanais a eu des activités intenses marquées par plusieurs réunions avec les responsables et les hommes d'affaires marocains. Mais, le fait marquant de la visite officielle du chef d'Etat pakistanais au royaume reste la cérémonie qu'il avait présidée avec S.M. le Roi Mohammed VI durant laquelle ont été signé trois accords de coopération dans les domaines de la science et de la technologie, des affaires religieuses et de l'action islamique, ainsi que dans le domaine de l'environnement. Aussi, M. Musharraf a reçu plusieurs personnalités politiques marocaines notamment les présidents de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers, Abdelouahed Radi et Mustapha Oukacha, ainsi que le Premier ministre, Driss Jettou. Le chef de l'Etat pakistanais a aussi reçu dans sa résidence à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Mohamed Benaïssa. Durant cette rencontre le chef de la diplomatie marocaine a exposé au président Musharraf la position marocaine sur le dossier du Sahara et les derniers développements sur cette question. Rappelons que le Conseil de sécurité dont le Pakistan est membre non permanent, se penche actuellement sur un projet de résolution présenté par les Etats-Unis appelant à imposer le plan Baker II comme unique voie de solution et l'imposer aux parties. Une proposition que le Maroc a rejetée officiellement. Et, Islamabad risque de voter pour le projet de résolution américaine. Les déclarations du président Musharraf à la presse marocaine sur ce sujet ne permettent pas de préciser la position que ce pays va adopter au Conseil de sécurité. Le président pakistanais s'est contenté de souligner que son pays soutient une solution pacifique de la question du Sahara à travers des négociations souples. "Nous accueillons favorablement le rôle des Nations Unies pour faciliter ce processus, mais le règlement définitif ne peut être atteint que si toutes les parties concernées font preuve de souplesse et de pondération dans leurs positions", a indiqué Musharaf dans une déclaration à la deuxième chaîne de télévision 2M. il est à signaler qu'Islamabad avait retiré, il y a deux ans, sa reconnaissance de la prétendue RASD. S'agissant du volet économique, qui a eu la part du lion dans les activités du chef de l'Etat pakistanais et de la délégation l'accompagnant, Musharaf a déclaré que le Maroc et le Pakistan ont convenu de consolider leurs relations politiques et la coopération économique en activant la commission mixte. Le président pakistanais a indiqué qu'il a été convenu de tenir des contacts de haut niveau entre les Premiers ministres des deux pays en vue d'activer la commission mixte et de conclure un accord de libre-échange. Il a par ailleurs souligné la nécessité d'assurer la mise en œuvre des trois accords de coopération signés vendredi à Rabat entre les deux pays et portant sur les domaines scientifique et technologique, de l'action islamique et de l'environnement. "nous avons identifié des domaines de coopération, notamment les produits pharmaceutiques, le textile, les engrais et l'expertise en génie civil", a-t-il indiqué. Pour le président pakistanais, le développement des relations économiques avec le Maroc est un moyen de développer les échanges avec l'Afrique. "Nous avons considérablement augmenté nos échanges économiques avec plusieurs pays africains…le Maroc pourra constituer à cet effet une plate-forme pour explorer des marchés dans ce continent", a souligné Musharraf. Ainsi, les relations économiques entre le Maroc et le Pakistan semblent prendre du devant sur les relations politiques au niveau desquelles les deux pays ont encore du chemin à faire et la visite du chef de l'Etat pakistanais est le premier pas sur ce chemin.