Des émeutes ont éclaté dimanche à Laghouat (400 km au sud d'Alger), après les funérailles d'un jeune homme, tué par un policier en civil lors d'une banale altercation, faisant plusieurs blessés, rapporte lundi la presse algérienne. L'altercation a eu lieu quand le jeune homme avait demandé au policier, alors en compagnie d'une jeune fille, de s'éloigner de sa maison. Le policier a alors fait usage de son arme, blessant mortellement la victime. Après les funérailles, des émeutes "violentes" ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville. "Le centre-ville a été totalement vidé. Les commerces ont baissé rideau", indique la même source, qui souligne que "la masse de protestations avait dégénéré, en dépit de l'interdiction d'une marche pacifique". Dans certains quartiers, les émeutiers s'en sont pris à des commerces et des édifices publics, ajoute la même source, soulignant que les habitants du quartier, qui a été le théâtre du drame, avaient réclamé l'ouverture d'une enquête, en estimant que "ce n'est pas la première fois que des membres des forces de sécurité en civil exhibent leur arme en guise de menaces". Le quartier, qui abrite une résidence universitaire, souffrirait du manque d'éclairage public, de gaz et des autres commodités, selon la presse. Les manifestants avaient mis le feu au siège de la sûreté urbaine dans l'un des quartiers de la ville. Selon le quotidien El Watan, plusieurs artères urbaines demeuraient fermées, dimanche soir, à la circulation, et bloquées de pierres et de pneus enflammés. La police continuait à user de grenades lacrymogènes contre les émeutiers, conclut le journal. Une quarantaine de personnes avaient été arrêtées, selon la presse.