De violentes émeutes ont éclaté samedi soir à Zeralda (30 km à l'ouest d'Alger), après la mort d'un jeune de 34 ans, tué par balles dans les locaux du commissariat, rapporte lundi la presse algérienne, qui parle de "bataille rangée dans les rues de la ville". A l'origine, ce jeune homme, réveillé dans la nuit par un coup de fil, était sorti de chez lui, et armé d'un couteau "ou d'une hache", s'était dirigé vers le commissariat, où il avait blessé deux policiers. En riposte, un des policiers avait ouvert le feu contre le jeune homme, le tuant sur le coup, selon les différentes versions de la presse algérienne. Le quotidien +El Watan+ met l'acte du policier au compte d'une bavure. La victime suspectait un des policiers de flirter avec sa fiancée. La ville était le théâtre d'affrontements sporadiques entre les forces de sécurité et des groupes de jeunes. Cinq policiers avaient été blessés. "Les émeutiers ont pu repousser une charge des forces anti-émeutes et certains jeunes se sont hissés sur la tourelle d'un blindé léger de la police, abandonné par ses occupants avant de tenter d'y mettre le feu", écrit le journal +El Watan+. Les émeutiers ont incendié la voiture du président de la commune, tenté d'investir une boite de nuit, réussissant même à s'introduire dans la villa du Wali délégué, près de la Daira, avant de vider la demeure d'une partie de son mobilier. Le centre ville ressemblait hier à un véritable champ de bataille, écrit pour sa part, le quotidien +Liberté+. "Des pierres, des poteaux arrachés, des madriers, des troncs d'arbre jonchaient cette rue, alors que des éléments de la protection civile s'attelaient encore à éteindre les derniers petits foyers de feu de l'édifice qui abrite une banque locale", ajoute le journal. La ville avait vécu, pendant plus de deux heures, au rythme des jets de pierre et de colère, note le journal. Ces émeutes ont fait, selon un premier bilan, une dizaine de blessés dont sept policiers -18 blessés, selon un membre des services de sécurité, qui a gardé l'anonymat.