Les émeutes qui secouent depuis deux jours la ville de Chlef (ex-Asnam, 208 km à l'ouest d'Alger), se sont étendues, lundi, aux quartiers El Chorfa, El Houria et Beni-Souna, faisant plusieurs blessés, rapporte mardi la presse locale. Des photos publiées par des journaux locaux démontrent l'ampleur des dégâts suite aux affrontements opposant des jeunes en colère, en proie aux problèmes liés au logement et la mal vie, et la police anti-émeutes qui a déployé de gros moyens pour tenter de ramener le calme. Des édifices publics ont été saccagés et brûlés, des vitres cassées et des véhicules de particuliers endommagés, autant de scènes ayant émaillé ces émeutes. Une cinquantaine de personnes ont été écrouées alors que la police anti-émeute a enregistré 15 blessés dans ses rangs. A l'origine de ces émeutes, l'ouverture du procès de Mohamed Yakoubi, président de la coordination des sinistrés du séisme d'octobre 1980, qui avait fait 3000 morts, poursuivi pour détournement par le wali de Chlef, Mohamed Ghazi. Ce dernier a déploré que des milieux aient "exploité" le dossier des sinistrés de 1980 à "des fins politiciennes". Yakoubi a accusé, de son côté, les autorités locales d'avoir été à l'origine de ces émeutes suite à leur décision d'annuler les aides destinées aux sinistrés. Le mécontentement social, latent depuis plusieurs années à cause des conditions insoutenables imposées à des milliers de sinistrés du séisme qui occupent encore des baraques précaires (20.000 habitants) a été le ferment des émeutes, rapporte la presse, qui estime les dégâts des ces émeutes à plusieurs milliards de dinars.