Des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes du sud de l'Algérie, du sud-ouest et de l'est du pays, notamment à Tamenrasset qui, située à 2000 km au sud d'Alger, ressemble, du moins un de ses quartiers, selon les comptes rendus de la presse algérienne, à une ville qui serait sous l'Etat de siége. La ville de Tamenrasset avait été gagnée mardi par la contagion des émeutes, qui avaient éclaté quelques jours plutôt à Béchar (sud-ouest), en signe de protestation contre "la mal vie, le chômage et les distributions de logements, jugées inéquitables", ou encore "le manque de prise en charge des problèmes des populations", après les récentes intempéries, qui se sont abattues sur la région. Des jeunes en colère, selon la presse, avaient incendié une bonne partie du siège de l'assemblée populaire de wilaya ainsi que les siéges des directions des Moujahidines, de la jeunesse et des sports, du commerce et du transport. Les manifestants, qui avaient également pris pour cibles la délégation des mines et le bureau de la main d'oeuvre, ont saccagé des commerces dans le centre-ville. La tension, qui prévaut depuis trois jours, dans la région, restait, selon les comptes rendus de la presse, très tendue. Selon le journal "El Watan", la situation mardi à Tamenrasset était relativement maîtrisée. "De l'extérieur, on aperçoit beaucoup de fumée. Des habitants de Tam-centre nous ont déconseillé de nous y rendre", indiquait un habitant, dont le témoignage a été publié par le journal "El Watan". Un centre commercial a été brûlé lundi, alors que des manifestants tentaient mardi d'incendier un autre marché, mais furent dissuadés par les commerçants. Ces émeutes interviennent quelques jours seulement après celles de Béchar, dans le sud ouest algérien, où les populations protestaient de manière violente contre les coupures fréquentes de courant. Ces émeutes avaient provoqué des dégâts considérables. Plusieurs édifices publics et privés avaient été en effet pris pour cibles par les manifestants dont le nombre avait également été impressionnant, selon la presse algérienne. Les émeutiers avaient incendié le commissariat de police, détruit une agence postale, saccagé partiellement un laboratoire d'analyses et brûlé un autocar et deux véhicules. Pendant plusieurs heures, Béchar Jdid était interdit d'accès. Les affrontements nocturnes à Béchar entre les émeutiers et les forces de l'ordre ont fait plusieurs blessés parmi les manifestants, cinq dans les rangs des forces de sécurité, alors que les arrestations s'élèvent à 57 personnes. Les émeutes ont également éclaté dans la petite localité de Mnia, à Constantine (est du pays). La presse algérienne fait état d'émeutes dans plusieurs autres villes de l'est. Le motif reste le même. "L'été s'annonce mouvementé", écrit mercredi le quotidien "Le Soir d'Algérie", parlant de plusieurs localités secouées par des émeutes. Le parti des travailleurs a appelé à la libération des 160 personnes arrêtées au cours de ces émeutes dont la responsabilité, précise-t-il, incombe aux autorités. Les émeutes des jeunes de Tamenrasset viennent "confirmer que les voyants sont au rouge, contrairement au satisfecit autoproclamé des responsables du pays", indique le parti dirigé par MME. Louiza Hanoune.