De nouvelles émeutes ont éclaté lundi dans plusieurs villes de Kabylie, faisant un mort et de nombreux blessés parmi les manifestants tandis que les islamistes profitent du désordre pour multiplier les attaques dans le pays. Lundi, un manifestant, âgé de 25 ans, a été tué dans des affrontements avec les gendarmes à Tigzirt, petite ville côtière à 40 km au Nord de Tizi-Ouzou. Plusieurs personnes ont également été blessées, dont trois grièvement, lors de ces heurts – parfois très violents – qui opposent gendarmes ou policiers aux contestataires kabyles depuis le 12 mars dernier. Lundi encore des émeutes ont éclaté à El-Kseur et Toudja, près de Béjaïa, en petite Kabylie (260 km à l'est d'Alger). A El-Kseur, où la gendarmerie a quitté la ville, l'interdiction d'un rassemblement a dégénéré en affrontements avec la police anti-émeutes faisant des blessés parmi de jeunes émeutiers, selon les journaux algériens. Dans la commune voisine de Toudja, de jeunes manifestants ont également affronté des gendarmes à coups de pierre. A Tizi Ghenif, près de Tizi-Ouzou, les émeutes, qui avaient éclaté dimanche, se sont aussi poursuivies lundi. Alors que les uns contestaient toujours dans les rues, les autres – dont de très nombreux jeunes - arrêtés la semaine dernière, ont été traduits en justice. A Béjaïa, des peines de trois à cinq ans de prison ont ainsi été requises lundi contre une soixantaine de personnes. Une vingtaine de manifestants avaient déjà été condamnés ces derniers jours à des peines allant de six mois à un an de prison ferme pour leur participation aux émeutes. Le mouvement de contestation, le plus violent depuis le « Printemps noir » d'avril 2001 qui avait officiellement fait 60 morts et 2.000 blessés, a été relancé le 12 mars dernier, après un discours à la Nation du président. Le décès du jeune Kabyle ce lundi, porte quant à lui à sept le nombre de morts dans ces violences en Kabylie, depuis trois semaines. Profitant de l'anarchie et de l'incertitude grandissante sur la tenue des prochaines élections législatives du 30 mai, les islamistes multiplient quant à eux les attentats et attaques contre civils et militaires. Vendredi dernier, un capitaine de l'armée et un garde communal ont ainsi été tués dans une embuscade à Oued Djemaâ dans la région d'Aïn Defla (160 km à l'Ouest d'Alger) tendue par un groupe armé. En patrouille dans une zone boisée et accidentée, les deux hommes ont été surpris par des tirs d'armes automatiques qui ont également blessés un autre garde, selon la presse algérienne. Un islamiste armé a été par ailleurs tué le même jour dans le djebel Larima à Zighoud Youcef dans la région de Constantine (430 km à l'Est d'Alger), lors d'un accrochage avec les forces de sécurité. Un autre islamiste armé a été tué et deux autres blessés dans le secteur de Kouacem près de Tissemsilt (260 km à l'Ouest d'Alger) également lors d'un accrochage avec un groupe de légitime défense (GLD, civils armés).