Le pays, secoué par l'attentat qui a fait 15 blessés lundi dans le centre d'Alger, continue d'être le théâtre d'une contestation kabyle qui s'amplifie à deux mois des élections législatives. Quinze blessés dont trois dans un état grave, c'est le dernier bilan de l'attentat perpétré lundi après-midi dans le centre de la capitale algérienne. Si cet acte n'était toujours pas revendiqué ce mardi, la police soupçonnait logiquement les groupes islamistes auxquels le gouvernement a déjà imputé une série d'attentats à la bombe commis ces dernières années à Alger et dans d'autres villes. Ce lundi, une bombe de fabrication artisanale avait été déposée près d'un marché de souvenirs et d'artisanat dans un square du centre d'Alger. L'explosion, qui s'est produite peu avant 17h00 locales - heure de grande affluence -, a alors créé une grande panique mais n'a heureusement pas tué, ce qui n'avait pas été le cas lors du dernier attentat le 20 novembre dernier (un mort et une trentaine de blessés dans une gare routière à Tafourah). Les émeutes ont quant à elles continué lundi et mardi à Tizi-Ouzou, la capitale de la Grande Kabylie, et à Seddouk en Petite Kabylie, près de Béjaïa. Ces affrontements ont opposé de jeunes manifestants et les forces de sécurité dans le centre-ville de Tizi Ouzou (110 km d'Alger) sans occasionner de dégâts. A Seddouk (260 km à l'est d'Alger) par contre, le commissariat de police et la gendarmerie ont été attaqués par les émeutiers qui ont également incendié la recette des impôts et la Société algérienne d'assurance (SAA). Ils ont aussi provoqué d'importants dégâts au siège de la Société nationale d'électricité et de gaz, la Sonelgaz. Les localités d'El-Kseur et Sidi-Aich, situées dans la vallée de la Soummam, ont aussi été le théâtre de nouveaux troubles, de scènes de saccages et d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Après une relative période de calme, des collégiens se sont ainsi rués vers le tribunal de Sidi-Aich et ont tenté d'y mettre le feu. Jets de pierres des manifestants et affrontements avec les forces de sécurité ont débouché sur des tirs de grenades lacrymogènes de la part de la police.