Plusieurs édifices publics ont été partiellement ou totalement saccagés, mardi après-midi à Arzew (est d'Oran) par des émeutiers, dont le siège de la commune d'Arzew, le stade municipal, une station service, une maison de jeunes et une salle omnisports, construite pour 30 milliards de centimes, rapporte mercredi la presse algérienne. Ces émeutes, qui avaient éclaté la veille, avaient repris, à la mi-journée, après les funérailles d'un jeune tué par balles par les forces de sécurité, lundi lors d'affrontements entre les forces de l'ordre et des commerçants, auxquels se sont ralliés des jeunes qui protestaient contre la démolition de leurs baraques, qui auraient été construites sans autorisation. Les véhicules des officiels, venus assister aux funérailles, avaient été pris pour cible par une pluie de jets de pierres, selon le quotidien Liberté, qui indique que ces personnalités avaient fini par partir. Un policier pris à partie a été battu et roué de coups par des jeunes en furie, ajoute le journal. Son confrère El Watan indique que l'insurrection, qui avait éclaté la veille à Arzew était "pire que celle de la révolte citoyenne des jeunes d'un certain octobre 1988". Le directeur général de la police algérienne, Ali Tounsi, s'était déplacé sur les lieux, dès lundi soir, pour s'enquérir de la situation. Il avait alors annoncé l'ouverture d'une enquête sur la mort de ce jeune de 23 ans. Les affrontements de lundi avaient également fait plus d'une vingtaine de blessés et plusieurs interpellations. Les autorités locales avaient entrepris lundi la démolition de quelque 150 baraques commerciales, suscitant la colère des exploitants, qui sont pour la plupart des pères de familles aux ressources limitées et des jeunes au chômage.