Solidarité entre bassins, interconnexion, acquisition et location de camions-citernes, station mobile de traitement… Plus de la moitié des réserves en eau de surface est concentrée dans les bassins hydrauliques du nord-ouest qui ne représentent que 7% de la surface totale du pays. Face à cette situation, les responsables ont misé sur le principe de solidarité entre bassins. Mobilisation générale du gouvernement pour assurer un approvisionnement régulier et continu en eau de toutes les régions. Un plan d'urgence élaboré par les autorités est actuellement en cours de déploiement. Il faut préciser que certaines régions du pays sont mieux loties affichant des réserves d'eau très importantes. Les chiffres sont édifiants. Plus de la moitié des réserves en eau de surface est concentrée dans les bassins hydrauliques du nord-ouest qui ne représentent que 7% de la surface totale du pays. Face à cette situation, les responsables ont misé sur le principe de solidarité entre bassins. Concrètement, il a été décidé de mettre à jour les projets d'interconnexion entre les bassins de Laou, Sebou, Bouregreg, Chaouia et Oum Rabiî. Plus concrètement encore, la tutelle assure que des projets de transferts et d'interconnexion ont déjà été réalisés pour activer la solidarité entre les bassins de villes comme Tanger, Targuist, Agadir et le Grand Casablanca sachant que 13 canaux de transfert étaient déjà opérationnels pour le transport et le transport de l'eau potable. Si l'option de la solidarité est activée c'est parce que la carte des réserves montre des baisses au niveau de certaines régions. Ainsi, le volume des précipitations a provoqué un déficit non négligeable en comparaison avec les années passées, notamment dans le bassin de Tensift. Face à cette situation, des mesures ont été adoptées. Il a été décidé de consacrer environ 20 millions de mètres cubes du barrage Moulay Youssef pour la ville de Marrakech. De même, une interconnexion avec le barrage Al Massira a été réalisée. Aussi, la tutelle annonce la décision de suspendre ou limiter l'irrigation dans toutes les régions menacées par la sécheresse en attendant l'amélioration de la situation des ressources en eau. Le milieu rural n'est pas en reste. Les responsables assurent qu'il est au centre des préoccupations. Parmi les mesures prises, il y a notamment l'adoption d'un plan d'urgence complémentaire avec une enveloppe budgétaire de 1.153 millions de dirhams. Les fonds serviront à l'achat et la location de camions-citernes pour soutenir et renforcer l'approvisionnement en eau potable dans les régions touchées. Il est question en outre de l'utilisation de stations mobiles pour le traitement des eaux saumâtres. Celles-ci sont des eaux légèrement à moyennement salées mais pas autant que l'eau de mer. Le dossier de l'approvisionnement en eau potable est très suivi par le gouvernement. Plusieurs réunions ont d'ailleurs eu lieu. Au cours de la dernière rencontre qui remonte à quelques jours seulement, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a invité les secteurs gouvernementaux à être proactifs et à accélérer la bonne mise en œuvre des différents programmes liés à la gestion de l'eau, et les appelle à encourager les investissements qui apporteraient des solutions durables en matière de production, de distribution et d'utilisation de l'eau, et permettraient au Maroc de surmonter la problématique de rareté de l'eau et en assurer la sécurité. Dans son allocution à cette occasion, le chef du gouvernement a souligné l'importance de la sensibilisation et du développement d'une prise de conscience collective quant à la gestion de la rareté des ressources hydriques et des moyens de rationaliser leur consommation (voir encadré). De même, une campagne de sensibilisation est en cours pour garantir l'adhésion de la population aux efforts de préservation des ressources en eau. Mobilisation Le chef du gouvernement a présidé, jeudi 30 juin 2022, une réunion en visioconférence consacrée à «l'examen de la situation hydrique dans notre pays», à laquelle ont pris part Abdelouafi Laftit, ministre de l'intérieur, Nadia Fettah, ministre de l'économie et des finances, Nizar Baraka, ministre de l'équipement et de l'eau, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l'économie et des finances, chargé du budget, Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, et Abderrahim El Hafidi, directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable. La réunion a été l'occasion de faire le point sur les différentes mesures qui seront prises en vue de maintenir l'approvisionnement permanent en eau potable dans toutes les régions du Royaume. Cette réunion a également été l'occasion d'échanger au sujet de l'élaboration d'un plan de communication visant à la sensibilisation quant à la rareté des ressources hydriques et aux moyens de rationaliser leur consommation. Dans ce cadre, une commission composée de l'ensemble des départements concernés, sous la supervision du ministère de l'équipement et de l'eau, veillera à assurer le suivi de la mise en œuvre du programme gouvernemental en matière d'approvisionnement continu en eau potable dans toutes les régions du Royaume.