Les professionnels du secteur avicole marocain ont organisé, mercredi 26 octobre 2005, une rencontre-débat sur le thème de la maladie de l'influenza aviaire. D'après les experts, le Maroc serait à l'abri du fléau. Explications. Le Maroc est à l'abri de la grippe aviaire. C'est en tout cas ce qui ressort du Ftour-débat organisé par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), le 26 octobre 2005 à Casablanca. Sur ce point, l'avis des vétérinaires et des experts en pathologie aviaire a été unanime. Cette rencontre a été marquée par la signature d'une convention entre FISA et l'Observatoire épidémiologique national en aviculture (OENA) relative au renforcement des mécanismes de surveillance de l'état sanitaire du cheptel avicole au Maroc. En vertu de ce partenariat, les signataires s'engagent à produire et échanger les informations entre eux et à favoriser la concertation entre les partenaires de l'OENA sur la situation épidémiologique. Cet accord souligne également la nécessité d'échanger les informations épidémiologiques de l'Observatoire avec des structures étrangères analogues et les organismes nationaux et internationaux. Et, bien entendu, d'entreprendre des actions médiatiques après accord du comité de communication pour informer le grand public sur tous les aspects en relation avec l'état sanitaire du cheptel national. Les experts en pathologie aviaire ont profité de cette occasion pour soulever quelques points importants relatifs à la maladie de la grippe aviaire. Le premier point concerne l'appellation même de la maladie. Il ne s'agit pas de grippe aviaire mais d'influenza aviaire, une maladie spécifique aux oiseaux. D'après l'Association marocaine de pathologie aviaire, l'apparition de quelques cas humains (67 cas recensés en Asie depuis 2003 parmi une population de trois milliards) peut être considérée comme accidentelle. Cette infection pourrait s'expliquer par l'état de santé déficient des enfants atteints. Les experts ont tenu à signaler que sur les quatre millions d'éleveurs de poulet en Thaïlande, et dans d'autres pays de l'Asie du Sud Est, aucun ouvrier ou éleveur n'a été recensé parmi les victimes malgré leur contact direct et permanent avec la volaille. L'apparition des premiers foyers de cette maladie en Europe doublée d'un immense tapage médiatique a provoqué une psychose chez les consommateurs marocains généralement mal informés sur les aspects de l'influenza aviaire. Cette psychose a causé une chute de la consommation des viandes des volailles et œufs. D'après les responsables de la FISA, cette psychose est non fondée. Il est scientifiquement confirmé que la consommation des viandes des volailles et œufs ne constitue aucun danger. En effet, le virus ne saurait résister au-delà d'une cuisson de 5 minutes à 60 et au PH acide de l'estomac. Les intervenants ont ajouté que la transmission du virus d'un être humain à un autre est aujourd'hui inexistante et ne peut se manifester que dans le cas d'une éventuelle mutation. Les intervenants ont insisté sur le fait qu'au Maroc le risque d'une contamination par la grippe aviaire est minime. La prolifération de cette maladie au niveau international est favorisée par le mouvement des oiseaux migrateurs. Au Maroc, l'absence d'élevages intensifs de palmipèdes (oies, canard…) réduit considérablement les risques d'une transmission du virus entre les oiseaux migrateurs et les élevages avicoles. Enfin, le virus d'influenza ne peut pas infecter directement l'homme. Il faut qu'il passe par le porc. Et là encore l'absence d'élevages intensifs de porc rend cette éventualité très minime.