Le conflit au sein de l'UGTM a désormais acquis une dimension internationale. La Confédération mondiale du travail (CMT) a fait une médiation pour rabibocher les partis en conflit. En vain. Afilal et ses détracteurs campent chacun sur ses positions. Le conflit au sein de l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) a désormais acquis une dimension internationale avec la médiation, au plus haut niveau, de la Confédération mondiale du travail (CMT). En effet, nous avons appris de sources informées que le secrétaire général de cette confédération (présente dans 116 pays avec 144 syndicats et plus de 26 millions d'adhérents) avait rencontré les deux parties pour aider à résoudre un conflit qui perdure depuis plusieurs mois. Lundi 24 octobre, Willy This rencontrait Abderrazak Afilal avant de faire de même, le lendemain, avec les membres du Bureau exécutif réuni autour de Hamid Chabat et Mohamed Larbi Kabbaj. Selon une source du Bureau exécutif, le secrétaire général de la CMT a eu l'occasion d'être convaincu que « Afilal a déraillé et de manière sérieuse que ce soit sur le plan de l'organisation ou celui de la gestion ». Le patron de la CMT se trouvait au Maroc dans le cadre des préparatifs du Congrès mondial de cette confédération et a eu des rencontres avec les responsables de la CDT, également membre de cette organisation internationale. Pour les détracteurs d'Afilal, ce dernier n'a rien fait pour arranger les choses. Pire encore, sa tentative de «virer» Benjelloun Andaloussi de la tête de la Fédération autonome des enseignants aura été la goutte qui a fait déborder le vase avec descente et contre-descente au siège de l'UGTM au port de Casablanca. Le Bureau exécutif, selon un de ses membres, s'en tient aux objectifs qu'il s'était fixés, à savoir le limogeage définitif d'Afilal, la reprise des réunions hebdomadaires et des réunions des autres instances selon les statuts de l'UGTM. Mais surtout la tenue du congrès national retardée par Afilal depuis deux ans (il devait être tenu en novembre 2003). Sur un autre plan, parlementaire cette fois, le soutien à Abderrzak Afilal ne fait pas l'unanimité au sein des groupes des députés et moins des conseillers de l'Istiqlal. Un membre influent de ce dernier a qualifié la lettre de protestation adressée récemment à Abdelouahed Radi et à Mostafa Oukacha d'«initiative individuelle» de Abdelhamid Aouad, chef du groupe parlementaire PI à la première Chambre. Ce dernier, gêné par les protestations que sa lettre a soulevées, a d'ailleurs évité de convoquer la réunion des députés istiqlaliens devant se tenir mercredi 26 octobre 2005. La lettre en question protestait contre le non-respect de la procédure habituelle voulant qu'un parlementaire ne peut être poursuivi par la justice, ou arrêté, lors de la tenue d'une session sans l'aval du bureau de la chambre dont il est membre. Afilal est de plus en plus seul. Pour en revenir à la CMT et l'UGTM (Afilal avait parrainé la CDT pour en faire partie), le patron contesté de la centrale proche du PI aurait proposé de quitter l'organisation de Willy This pour rejoindre la CISL (Confédération internationale des syndicats libres, réputée pro-Etats-Unis). Afilal, qui avait même délégué une commission à cet effet sans s'en tenir à l'avis des instances dirigeantes, aurait avancé comme principal argument la «force financière» de la CISL. Or, dans la lettre qu'il a envoyée au comité exécutif du parti de l'Istiqlal, il ira jusqu'à accuser les Etats-Unis de chercher à le faire tomber et ce pour avoir protesté contre la guerre en Irak. Dans la même lettre, Afilal porte également les mêmes accusations à l'encontre l'USFP.