«Ayla mohtarama jiddan», en diffusion actuellement sur 2M, a suscité un mécontentement généralisé. Pourquoi le téléspectateur boude alors ce sit-com ? Réponse avec son réalisateur Kamal Kamal. ALM : Etes-vous content de votre sit-com, «Ayla mohtarama jiddan», une famille très respectable ? Kamal Kamal : Je suis plutôt satisfait du fait que j'ai travaillé sérieusement et honnêtement avec une équipe qui a bossé aussi durement. Sur ce point, je n'ai pas de reproches à me faire. J'ai fait du comique subtil, qui requiert de l'attention. Or, vu le moment de diffusion de la sit-com, rupture du jeûne (ftour), il se trouve que les gens ne sont pas très attentifs. A ce moment, on est plutôt occupé par autre chose, on mange, on parle et par conséquent beaucoup de choses nous échappent. Ce qui n'est pas le cas en temps normal. Exemple: avant le début du Ramadan, on a procédé à des tests de visionnage et les gens riaient énormément. Ah bon! le sit-com « Lalla Fatéma » a été également diffusé au Ramadan et il a plutôt été bien accueilli par le public. Qu'en pensez-vous ? Quand « Lalla Fatéma » était diffusé en prime-time au Ramadan précédent, tout le monde le descendait. Nombreux ont été les téléspectateurs à ne pas avoir apprécié ce sit-com. Je crois que, de ce côté, on n'a pas encore conscience qu'on n'a pas une tradition de sit-com, c'est un bébé qu'il faut aider à faire ses premiers pas. Et puis, je ne comprends pas pourquoi tous les pays défendent leurs produits nationaux, sauf nous. Justement, peut-on défendre un produit jugé «médiocre» par nos téléspectateurs ? Ce n'est pas là les échos qui m'arrivent… Mais passons, cela dépend du niveau intellectuel des gens. Un sit-com américain ne ferait pas rire la masse marocaine parce qu'on n'a pas les mêmes repères. Pour fermer cette parenthèse, je dois dire que jamais un sit-com n'a plu au public marocain. A regarder votre sit-com, ne pensez-vous pas que les répliques sont décousues, que les comédiens ne sont pas vraiment dans leurs personnages… Je n'ai pas fait une œuvre dramatique, il s'agit d'une sit-com avec des situations agréables… Dans ce sit-com, je ne raconte pas d'histoire. Sur quels critères avez-vous choisi vos comédiens? J'ai veillé à faire appel à des comédiens qui ne sont pas très consommés. J'ai eu recours à des jeunes certes pas très connus mais frais et talentueux. Je crois qu'il faut les encourager… Parmi vos comédiens, il y a votre fille Jihane. Comment et pourquoi l'avez-vous choisie? Ce n'est pas parce que c'est ma fille que je ne vais pas la faire travailler… Je l'ai déjà fait travailler dans mes films «Taïef Nizar» et «La symphonie marocaine». J'estime que ma fille a suffisamment d'expérience, elle a sa place dans ce sit-com. Et puis, je ne lui ai pas fait de cadeau. Ceux qui ont travaillé avec moi se sont rendu compte que j'étais dur avec elle. Pour moi, la paternité est une chose, le travail en est une autre. Alors que le Ramadan tire à sa fin, vous n'avez pas encore achevé le tournage des 30 épisodes de votre sit-com. A quoi serait dû ce retard ? On s'est pris certes un peu en retard, mais on est au dernier jour du tournage.