Exclu pour la deuxième fois consécutive de la grille-Ramadan de 2M, Abdelkhaleq Fahid crie au complot. En défendant son projet rejeté par la chaîne d'Aïn Sebaâ, l'humoriste critique les programmes servis actuellement en guise de divertissement. Interview. ALM : Beaucoup de spectateurs s'interrogent sur votre absence à la télé. Qu'est-ce qui ne va pas ? Boudez-vous le tube cathodique ? Abdelkhaleq Fahid : C'est 2M qui me boude et me boycotte. Et pourtant, j'ai été le premier humoriste à avoir proposé à cette télévision un projet de 30 épisodes pour ce Ramadan. En juin dernier, j'ai présenté à la chaîne d'Aïn Sbaâ un épisode-pilote d'un projet bien ficelé. A l'heure où je vous parle, je n'ai toujours pas reçu de réponse. Pas plus que pour mon projet de l'an dernier. Le rejet de mes propositions par cette télé me paraît injustifiable sachant que, pendant les cinq derniers Ramadans, j'ai battu tous les records d'audience. Cela m'amène à me demander pourquoi cette télé a validé pour ce Ramadan des projets jugés par les téléspectateurs de «très bas niveau»… Que pensez-vous personnellement des sitcoms diffusé pendant ce Ramadan par les deux chaînes de télévision ? Je me demande pourquoi 2M a validé «Al Aouni» de Saïd Naciri sans que ce dernier ait daigné, -autant que je l'ai fait-, présenter un épisode-pilote de sa sitcom. Je vous laisse le soin d'y réfléchir… Pour l'autre sitcom « Aïla mohtarama jidan », après ce que l'on a tout vu, je me demande si quelqu'un parmi nous pourra encore se targuer de dire (rires…) qu'il appartient à « une famille respectable » ! Je dois malheureusement dire que ce qui est diffusé actuellement n'est pas digne de l'humour marocain, pas plus qu'il n'est à la hauteur des attentes du téléspectateur marocain. C'est quoi votre problème avec 2M ? Tout porte à croire que j'ai été victime d'un complot. Après le rejet de mon projet pour le Ramadan précédent, je me suis rendu compte que 2M ne veut plus de moi. Je me suis dit : «Il faut peut-être me débarrasser du personnage de Miloud », j'ai alors enchaîné avec « Rabeh», personnage de mon second projet intitulé «L'khbar f'rassek », dont le texte porte la signature d'un scénariste connu et reconnu, en l'occurrence Mohamed Ennajdi. Mais là encore, rien n'y fait… Parler de « complot » n'est-il tout de même pas exagéré ? Absolument pas. Car comment expliquer encore que les one-man-show et sitcoms d'autres humoristes soient diffusés actuellement sur nos deux chaînes satellitaires, sauf les miens. Je me pose la question avec d'autant plus d'étonnement que, faut-il le rappeler, mes précédents spectacles ont battu tous les records d'audience. Je considère avoir été injustement écarté de 2M, je suis prêt à organiser une conférence de presse pour éclairer mon public sur cette affaire. Cette éviction me pose aujourd'hui tellement de problèmes que mes fans cherchent avec insistance à comprendre pourquoi je n'apparais plus à la télévision. Vous êtes aujourd'hui en tournée avec votre nouveau one-man-show « La tsal la tsawal». Comment ce spectacle a été accueilli? Après un spectacle-test au mois d'août dernier à la salle municipale d'El Jadida, puis au Théâtre plein air de Sidi Bouzid, j'ai été enthousiasmé par l'accueil chaleureux qui lui a été réservé. Cela m'a encouragé à programmer une tournée nationale avec ce spectacle, que j'ai entamée en fin de semaine dernière à Meknès, puis à Fès… Après Meknès et Fès, je me prépare à donner de nouvelles représentations à Rabat (le 20 octobre, au Théâtre national Mohammed V), puis à Casablanca (le 22 octobre, à la salle du cinéma Ridz)… Dans ce spectacle, je campe mon nouveau personnage « Rabeh »… C'est un spectacle qui raconte, sur le mode de l'humour, les tribulations d'un jeune employé…